L'Organisation des Nations Unies devrait adopter dans les heures qui viennent une résolution pour soutenir le cessez-le feu en Syrie. Mais le pessimisme domine sur la réalité de la trêve qui doit entrer en vigueur ce vendredi soir à minuit, selon l'accord conclu entre Washington et Moscou. Les doutes sont d'abord exprimés sur le terrain, où l'on tente de survivre depuis des semaines sous les bombes russes. Europe 1 a pu joindre Hussein, un opposant au régime de Damas, à Alep.
"Rester en vie". Ce jeune homme de 25 ans l'affirme, les bombardements se sont intensifiés dans les derniers jours, faute d'observateurs internationaux sur place pour vérifier la réalité du cessez-le-feu. Lui, activiste, photographie et filme les raids sur la population civile. Entre Alep et la frontière turque, Hussein est contraint de stopper la conversation quand un avion russe s'approche et empêche la poursuite de la conversation. Le dialogue reprend une heure plus tard. "Une bombe est tombée à à peu près une cinquantaine de mètres de moi"., témoigne le jeune homme. "Les avions russes sont venus faire une vingtaine de raids sur la ville. Ils utilisent des bombes à fragmentation. D'ici ce soir, le plus important pour moi, c'est de rester en vie pour voir ce qui va se passer. Je ne crois pas que les Russes vont arrêter de bombarder."
"Le monde regardera". Hussein expriment là le même pessimisme que d'autres activistes contactés par internet. "Pourquoi la Russie s’arrêterait-elle maintenant ? Le régime de Damas n'a jamais été aussi fort et près d'encercler totalement la ville d'Alep" et de porter un coup fatal au soulèvement d'il y a bientôt cinq ans, contre Bachar el-Assad. Barack Obama a mis en garde Vladimir Poutine dans la nuit de jeudi à vendredi : "le monde regardera", a affirmé le président des Etats-Unis, en soulignant que les jours à venir étaient cruciaux.