Il revient de Kiev. Arsène Sabaneev, un jeune médecin lillois franco-ukrainien est de retour de la capitale ukrainienne où il est allé en renfort dans les hôpitaux. Parti dans son pays d’origine au lendemain du déclenchement de l’offensive russe, ce médecin anesthésiste de 32 ans du groupement des hôpitaux catholiques de Lille a passé 10 jours à Kiev pour apporter du matériel médical d’urgence. Sur place, il a pu mieux évaluer les besoins de cette "médecine de guerre" qui est pratiquée dans la capitale ukrainienne.
"Une médecine de guerre"
De son séjour dans les hôpitaux de Kiev, Arsène Sabaneev, a rapporté quelques photos qui témoignent de l'urgence à venir en aide aux médecins ukrainiens.
"Pour moi, c'est assez choquant parce que les chirurgiens n'ont pas de casaques stériles. Il n'y a pas de champ opératoire. Il n'y a pas de respirateurs d'anesthésie donc ils utilisent des respirateurs de réanimation, ce qui n'est pas du tout prévu pour. C'est de la médecine de guerre, on fait vraiment avec les moyens en notre possession", raconte-t-il au micro d'Europe 1.
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Alors, après avoir évalué les besoins précis de ses confrères ukrainiens, le jeune médecin lillois repartira dans les prochains jours avec des médicaments, des fixateurs externes de fractures, des bistouris électriques, mais aussi de très précieux kits de secours pour les combattants et les civils pris sous les bombes.
"Les kits contiennent ce qu'il faut pour stopper une hémorragie massive. C'est la première cause de décès dans une zone de guerre", détaille-t-il.
Un don de 50.000 euros par un hôpital lillois
L'hôpital lillois où il travaille à débloquer une enveloppe de 50.000 euros pour soutenir son initiative. Mais Arsène Sabaneev espère bientôt amplifier son effort de solidarité : "Il y a du matériel dont on n'aurait pas pensé l'utilité comme des ambulances blindées. Ça paraît complètement aberrant d'avoir besoin de cela en Europe mais il faut protéger les ambulances sinon, les soignants qui sont l'intérieur sont mitraillés. Mais ils ont beaucoup de courage."
Face à ce courage, mais aussi cette détresse, le jeune médecin franco ukrainien refuse de rester les bras croisés.