La Commission européenne a prôné lundi "la patience" avec la Belgique, se refusant à lui imposer un "délai" avant de dire si elle accepte ou non de signer le traité libre-échange UE-Canada (Ceta), actuellement bloqué par l'opposition d'une de ses régions, la Wallonie.
"La Commission n'a pas l'habitude de travailler avec des ultimatums". "En ce moment, il nous faut de la patience", a affirmé Margaritis Schinas, le porte-parole de la Commission lors du point presse quotidien à Bruxelles. "La Commission n'a pas l'habitude de travailler avec des ultimatums ou des délais", a-t-il insisté. Donald Tusk, le président du Conseil européen (qui représente les 28 Etats membres), a donné dimanche jusqu'à lundi soir à la Belgique, paralysée par la résistance wallonne, pour dire si elle est oui ou non en mesure de signer le traité de libre-échange lors d'un sommet UE-Canada prévu jeudi à Bruxelles.
L'annulation de la cérémonie de signature est l'option la plus probable. Sans le feu vert de la Belgique, la cérémonie de signature, en présence du Premier ministre canadien Justin Trudeau, sera annulée, l'option la plus probable. "Chaque fois que l'on essaie de poser des ultimatums, ça rend impossibles les discussions sereines, ça rend impossible le débat démocratique", a répété lundi le chef de gouvernement de Wallonie, le socialiste Paul Magnette. "Il est évident que dans les circonstances actuelles, on ne peut pas donner un 'oui' aujourd'hui", a-t-il affirmé à la sortie d'une réunion du comité de concertation, qui regroupe toutes les entités fédérées de Belgique et le gouvernement fédéral.
La Belgique reste "dans le processus". Selon une source européenne, l'annulation ou le report éventuel du sommet de jeudi ne signeraient pas la fin du Ceta, la Commission étant prête à laisser encore quelques semaines supplémentaires à la Belgique. "La Belgique est encore dans un processus, (celui) d'établir sa position selon ses procédures institutionnelles", a expliqué de son côté Margaritis Schinas. "La Commission a le plus grand respect de ce processus", a-t-il assuré. Le président du Parlement de Wallonie, André Antoine, avait affirmé en début de matinée qu'il ne serait "pas possible de respecter l'ultimatum" de l'UE, et réclamé davantage de temps pour étudier les textes.