Une "Union européenne forte est profitable au monde entier", a estimé jeudi à Strasbourg le Premier ministre canadien Justin Trudeau, venu plaider en faveur de l'accord de libre-échange UE/Canada (CETA) devant les eurodéputés qui ont approuvé mercredi ce traité controversé.
L'UE fortement ébranlée par le Brexit. "Le Canada sait qu'une voix européenne efficace sur la scène mondiale n'est pas que préférable, elle est essentielle", a affirmé Justin Trudeau, premier dirigeant canadien en exercice à venir au Parlement européen. En proie au doute, l'UE est fortement ébranlée par le départ programmé du Royaume-Uni, le Brexit, ainsi que par l'élection aux Etats-Unis de Donald Trump, favorable au retrait britannique et qui semble prôner le protectionnisme.
Un discours tourné vers les familles. Se posant en allié de l'UE, avec qui il dit partager des "valeurs communes", Justin Trudeau a expliqué que le CETA était l'un des accords les "plus durables et progressistes au monde". "Si nous réussissons, le CETA peut devenir le modèle de tous les futurs accords commerciaux ambitieux. Sinon, il pourrait bien s'agir du dernier", a averti le Premier ministre libéral. Dans son discours, tourné vers "les familles" et "les classes moyennes", il a tenté de calmer les craintes des opposants au texte, qui le jugent anti-démocratique, trop favorable aux multinationales, léger sur l'environnement ou encore dangereux pour l'agriculture.
Le Parlement canadien doit voter. "Les gouvernements peuvent continuer de protéger leurs citoyens, protéger la main d'oeuvre, promouvoir les pratiques responsables en matière d'investissement, assurer la salubrité des aliments et la sécurité des consommateurs (...) assurer la bonne gestion de l'environnement", a promis Justin Trudeau. Avec le vote favorable du Parlement européen, le CETA n'attend plus que le feu vert, dans les prochaines semaines, du Parlement canadien pour pouvoir être appliqué de manière provisoire.
Une grande partie du texte entrera alors en vigueur, le temps qu'il soit ensuite ratifié par les 38 Parlements nationaux et régionaux de l'UE, un processus incertain qui prendra des années.
Le texte - appelé Accord économique et commercial global (AECG, en anglais CETA) - supprimera 99% des droits de douane. Présenté comme un modèle d'accord commercial, il prône également la coopération en matière sociale, sanitaire et environnementale.