"Chacun sera vacciné, guéri ou mort" : les propos du ministre allemand de la Santé choquent

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Mélina Facchin (à Kehl), édité par Solène Leroux , modifié à

Le Covid-19 circule à une vitesse record en Allemagne : le taux d’incidence frôle les 400, les nouvelles contaminations quotidiennes se comptent en dizaines de milliers et dans de nombreuses régions les hôpitaux sont déjà saturés. Le gouvernement pointe le faible taux de vaccination. Hier, le ministre de la Santé a déclaré "qu'à la fin de l’hiver chacun ou presque sera vacciné, guéri ou mort". Des propos qui ne passent pas de l’autre côté du Rhin.

La situation sanitaire chez nos voisins allemands est "dramatique" selon le mot employé par la chancelière Angela Merkel. Le Covid-19, qui a déjà tué près de 100.000 personnes dans le pays, circule à une vitesse folle. Le gouvernement attribue cela en grande partie au fait que beaucoup d’Allemands ne sont toujours pas vaccinés. Pourtant, les propos du ministre de la Santé Jens Spahn hier ont choqué les Allemands. "Je suis un peu choquée qu'un ministre de la Santé ait pu dire ça. Je sais qu'en Allemagne, on a ce problème, qu'il y a beaucoup, beaucoup de personnes qui sont contre le vaccin", explique une habitante de Kehl, en Allemagne.

68% de la population allemande vaccinée

Qu'ils soient ou non vaccinés, tous les Allemands rencontrés par notre correspondante sont consternés qu'un membre du gouvernement s'adresse à eux comme cela. "Ce n’est pas la bonne méthode pour encourager les gens à le faire", insiste un Allemand. "Pour moi, c'est trop brutal parce qu’il calcule déjà qu’il y aura beaucoup de victimes. Imaginez si par exemple vous avez une grand-mère, et que votre ministre de la Santé en France vous dit 'Vous savez quoi ? Peut-être qu’à la fin de la pandémie, elle sera morte'", s'emporte un autre.

Au-delà de la forme, beaucoup sont aussi en désaccord sur le fond de ses propos, à l'image des arguments qu'on peut entendre en France : ils veulent être libres de se faire vacciner ou pas. Seuls 68% de la population allemande l'est pour l'instant, et la plupart redoutent un durcissement des mesures sanitaires qui paraît désormais inéluctable.