L'accident d'avion qui a fait 71 morts, dont la quasi totalité de l'équipe de football brésilienne de Chapecoense, le 28 novembre en Colombie, est dû à des erreurs commises par le pilote, la compagnie aérienne et les autorités boliviennes, a fait savoir Bogota lundi. L'appareil de la compagnie de charters bolivienne LaMia s'est écrasé près de Medellin parce que le pilote n'a pas refait le plein et n'a pas signalé à temps une panne de moteur due au manque de carburant, selon le secrétaire d'État colombien à la Sécurité aérienne, Freddy Bonilla. "Aucune cause technique n'a joué un rôle dans l'accident, uniquement des erreurs humaines venues s'ajouter à un problème de gestion administrative de la compagnie et à l'organisation des plans de vol par les autorités boliviennes", a-t-il déclaré à la presse.
Les pilotes conscients du manque de carburant. Les pilotes "étaient conscients des limitations de carburant dont ils disposaient, qui n'était pas ce qui convenait, ni suffisant", a déclaré le secrétaire d'État. Ils n'en ont cependant pas informé les autorités aéronautiques colombiennes et n'ont signalé que l'avion était confronté à une urgence que sept minutes avant l'impact contre le flanc d'une montagne des environs de Medellin. Le pilote et le co-pilote ont pensé atterrir à Bogota ou à Leticia du fait de la "limite de carburant", mais n'ont fait aucune demande en ce sens, selon Freddy Bonilla. L'appareil de LaMia a entamé sa descente sans avoir encore l'autorisation, alors qu'un avion de la compagnie colombienne Avianca était en phase d'atterrissage, et que d'autres étaient déjà dans le secteur.
L'avion pas autorisé à voler à cette altitude. L'aviation civile bolivienne a, selon le secrétaire d'Etat, validé un plan de vol qui présentait des éléments "inacceptables". Outre le manque de carburant, l'avion transportait 400 kg de plus que la charge maximale et n'avait pas l'autorisation requise pour voler à l'altitude où le voyage s'est déroulé. Les conclusions préliminaires des autorités colombiennes correspondent à celles communiquées la semaine dernière par l'administration bolivienne, selon laquelle le pilote, Miguel Quiroga, est directement responsable de l'accident. Ce dernier, qui était copropriétaire de la compagnie, fait partie des 71 victimes. Gustavo Vargas Gamboa, directeur général de LaMia, a été placé en détention préventive. Son fils, Gustavo Vargas Villegas, ancien responsable de l'aviation civile, a également été écroué. Il est soupçonné d'avoir usé de son influence pour obtenir la licence d'exploitation de l'avion.