Ce sont des dizaines de photos sur lesquelles apparaissent l’auteur présumé de la tuerie de Charleston, qui ont été découvertes samedi sur un site internet. Toujours seul, Dylann Roof qui a tué par balles neuf Noirs dans une église de Charleston en Caroline du Sud, apparaît armé ou brûlant et piétinant tour à tour un drapeau fédéral américain. Le jeune homme prend en revanche fièrement la pose avec l’étendard des Etats confédérés, le "Dixie flag".
Des images qui trahissent toute l’idéologie raciste animant ce jeune homme de 21 ans, décrit comme un nostalgique de l'apartheid en Afrique du Sud et un suprématiste blanc. Toutefois, bien que des certains médias américains affirment qu'un site a été ouvert en février au nom de Dylann Roof, la paternité de ce site ni celle du manifeste raciste n’ont toujours pas été attribuées.
Manifeste raciste et ségrégationniste. Le long texte – dans lequel le rédacteur se lance aussi dans des considérations sur l'esclavage et la ségrégation aux Etats-Unis - est une succession de diatribes racistes contre les Noirs "stupides et violents" formant "un groupe qui est le plus gros problème pour les Américains". S'en suivent d'autres injures racistes envers les Hispaniques, les Juifs qui sont "Blancs" mais représentent une "énigme" et les Asiatiques "par nature extrêmement racistes et (qui) pourraient être de grands alliés de la race blanche".
Puis, le texte présente ce qui pourrait s’apparenter à une revendication de la tuerie de Charleston : "Je n'ai pas le choix [...] J'ai choisi Charleston parce que c'est la ville historique de mon Etat (Caroline du Sud, ndlr) et qui a eu à un moment le ratio le plus élevé de Noirs par rapport aux Blancs dans le pays. Nous n'avons pas de skinheads, pas de véritable KKK (Ku Klux Klan, ndlr), personne ne fait rien d'autre que de parler sur internet. Quelqu'un doit avoir le courage de le faire dans le monde réel et j'imagine que cela doit être moi".
Débat sur le drapeau des confédérés. Depuis le drame, de nombreuses manifestations ont eu lieu contre le drapeau confédéré, symbole du Sud historique des Etats-Unis, avec lequel Dylan Roof prend notamment la pose parmi les clichés retrouvés. Le jeune homme fait partie de ces Américains sudistes qui s'identifient encore à cet étendard aux treize étoiles rouge, blanc et bleu. 150 ans après la fin de la guerre civile aux Etats-Unis, la tuerie raciste de Charleston a relancé le débat sur ce drapeau controversé : symbole durable de la fierté et de l'héritage du Sud pour ses partisans, emblème du racisme et de la théorie de la suprématie blanche pour ses détracteurs.
Une pétition contre l’étendard. Ces derniers ont déjà rassemblé quelque 320.000 signatures dans une pétition sur le site MoveOn.org. Il s'agit, pour les manifestants, de faire pression sur les responsables de la Caroline du Sud, puisque la décision de retirer ou non le drapeau n'est du ressort que du parlement local. Le Républicain Mitt Romney, ancien candidat à la Maison Blanche, a demandé sur Twitter que soit retiré ce drapeau, encore flottant sur le capitole de Caroline du Sud, Etat dans lequel à eu lieu la tuerie : "Descendez le drapeau confédéré du parlement de Caroline du Sud. Pour beaucoup, c'est un symbole de la haine raciale. Retirez-le maintenant, en hommage aux victimes de #Charleston"
Take down the #ConfederateFlag at the SC Capitol. To many, it is a symbol of racial hatred. Remove it now to honor #Charleston victims.
— Mitt Romney (@MittRomney) 20 Juin 2015
Obama revient à la charge contre les armes à feu. Une déclaration à laquelle a répondu le président Barack Obama sur le réseau social, tweetant "Bonne remarque, Mitt". Selon le porte-parole de Barack Obama, Eric Schultz, le président considère que "le drapeau confédéré appartient au musée". Vendredi soir à San Francisco, Barack Obama a accusé le Congrès à Washington, aux mains des républicains, de ne pas avoir légiféré pour une règlementation plus sévère sur les armes à feu. "Nous ne savons pas si cela aurait évité Charleston mais il y aurait quelques Américains de plus avec nous", a-t-il ajouté, précisant que 11.000 d'entre eux ont été tués en 2013 par des armes à feu.