Dylann Roof, qui a avoué à la police être l'auteur de la pire tuerie raciste aux Etats-Unis depuis des décennies, a été inculpé vendredi pour l'assassinat de neuf personnes et "détention d'arme à feu dans le cadre d'un crime violent", a indiqué la police de Charleston. Le jeune homme de 21 ans a tué neuf personnes dans une église de la communauté noire de Charleston mercredi soir avant d'être arrêté par la police jeudi. Le ministère américain de la Justice a évoqué un acte de "terrorisme intérieur" et a précisé qu'elle allait enquêter pour savoir si cet acte était non seulement un crime motivé par la haine, comme il l'avait qualifié, mais aussi un "acte de terrorisme intérieur".
Roof aurait avoué. Roof aurait déclaré aux policiers qui l'interrogent qu'il voulait "déclarer une guerre raciale", affirme la chaîne de télévision CNN, citant une source policière anonyme. Il coopère avec ses interrogateurs, a également indiqué une source policière à la chaîne locale de NBC. Selon son mandat d'arrêt, le jeune homme a proféré des "propos racistes incendiaires" à un survivant. Il aurait également dit: "Vous avez violé nos femmes, et vous prenez le contrôle du pays. Je dois faire ce que j'ai à faire", a rapporté une survivante rapportés à CNN. Dylann Roof, qui avait passé une heure avec les victimes pendant une séance d'étude biblique avant de les abattre avec un pistolet automatique, aurait toutefois hésité avant de passer à l'acte parce que "tout le monde était tellement gentil avec lui", selon NBC News.
Regard fixe, impassible. Vendredi, en début d'après-midi (20h15 heure française), Dylan Roof a comparu, depuis la prison où il a été incarcéré, par écran interposé devant une cour de Charleston pour une audience à laquelle assistaient des familles de victimes. "Chaque fibre de mon corps me fait mal et je ne serai plus jamais la même. Tywanza Sanders était mon fils, mais il était aussi mon héros", a déclaré Felicia Sanders, mère d'une victime, à l'audience. "Vous m'avez fait du mal, vous avez fait du mal à beaucoup de gens mais je vous pardonne, je vous pardonne", a pour sa part lancé Nadine Collier, dont la mère, Ethel Lance, 70 ans, a été tuée. Mais le jeune homme est resté impassible. En uniforme rayé de prisonnier, coupe au bol et regard fixe, il s'est contenté de répondre aux questions de la cour de manière laconique.
Regardez l'extrait isolé par Le Figaro :
Une famille dévastée. En fin de journée, la famille du suspect s'est dite "effondrée", et a exprimé ses condoléances aux familles des victimes, âgées de 26 à 87 ans. "Il est impossible d'exprimer notre état de choc, de chagrin et d'incrédulité sur ce qui s'est passé", indique une déclaration écrite, la première communication publique des proches du suspect depuis le massacre perpétré mercredi.