Le Sénat chilien a approuvé mercredi la dépénalisation de l'avortement thérapeutique et de l'avortement en cas de viol, laissant le projet phare de la présidente Michelle Bachelet à une étape de se transformer en loi.
Trois cas retenus. Après des heures de débat intense et plus de deux années de procédure, les sénateurs chiliens ont approuvé le principe de la dépénalisation de l'avortement dans trois cas distincts : en cas de risque vital pour la mère, de non-viabilité du foetus et en cas de viol. Le texte de loi doit maintenant être validé par la Chambre des députés pour que le Chili quitte la courte liste des pays qui ne permettent l'avortement dans aucun cas.
"Les trois causes qui étaient au coeur de la lutte ont été approuvées, (...) ce qui représente une grande contribution à l'histoire du Chili", a annoncé Claudia Dides, porte-parole d'une association de défense des droits humains, quelques minutes après le vote du Sénat, applaudi par les défenseurs du projet qui assistaient à la séance.
160.000 avortements clandestins. Officiellement le Chili enregistre quelque 30.000 avortements provoqués ou spontanés, mais on considère que les interruptions clandestines pourraient être de l'ordre de 160.000. Jusqu'en 1989 et pendant plus de 50 ans, l'avortement était permis en cas de risque pour la mère et de foetus non-viable. Mais, avant de quitter le pouvoir, l'ancien dictateur Augusto Pinochet (1973-1990), l'a interdit, laissant cette décision inchangée durant plus de deux décennies.