La Révolution culturelle a été une "erreur complète" et "ne se reproduira pas" a promis mardi la presse officielle chinoise, brisant le silence des médias d'Etat sur le 50e anniversaire du début de l'événement.
Des millions de personnes persécutées. Le 16 mai 1966 avait débuté, avec une déclaration officielle, "la Grande révolution culturelle prolétarienne", une décennie qui allait bouleverser de façon radicale le paysage politique chinois. L'ex-n°1 Mao Tsé-toung avait lancé ce mouvement pour reconquérir le pouvoir, au prix d'un effondrement de l'Etat, de la persécution de dizaines de millions de personnes - dont d'innombrables membres du Parti communiste chinois (PCC) -, et d'un chaos généralisé.
"Une erreur complète sur le plan théorique et pratique". "Nous ne permettrons jamais qu'une faute telle que la Révolution culturelle se reproduise", a estimé mardi le Quotidien du peuple, l'organe officiel du PCC - resté muet la veille lors du jour-anniversaire. L'article dénonce la période comme une "erreur complète sur le plan théorique et pratique". La Révolution culturelle n'est pas taboue en Chine, mais le PCC contrôle étroitement les discussions sur le sujet, afin d'éviter qu'elles ne sapent trop la légitimité de son pouvoir actuel.
"Elle n'a pas sa place dans la Chine d'aujourd'hui". Beaucoup d'observateurs et d'experts chinois appellent cependant à une profonde analyse historique de l'événement, sans laquelle, assurent-ils, une telle catastrophe risque de se reproduire. Mais le Global Times, quotidien proche du PCC, a estimé mardi une telle démarche superflue. "La Révolution culturelle ne peut pas revenir et ne reviendra pas. Elle n'a pas sa place dans la Chine d'aujourd'hui", a-t-il souligné dans un éditorial. En 1981, l'événement a été officiellement qualifié de "grave" erreur qui a "semé le chaos dans le pays et amené une catastrophe pour le Parti, l'État et le peuple entier".