600 jours après le début de son combat contre le gouvernement chinois, Ai Weiwei peut crier victoire. L'artiste contestataire, privé de son passeport par les autorités de Pékin et donc de sortie du territoire chinois depuis 2011, a enfin récupéré le précieux sésame mercredi.
Une campagne artistique de protestation. Mais ce ne fut pas de tout repos, puisque le célèbre dissident a obtenu gain de cause au terme d'une campagne de protestation menée pendant plus d'un an et demi. Pour protester contre cette confiscation de son passeport, l'artiste avait photographié quotidiennement des bouquets de fleurs sous le hashtag flowersforfreedom, une campagne très relayée sur les réseaux sociaux.
Accusations de fraude fiscale et expo à Alcatraz. A l'origine de cette sanction, des accusations de fraude fiscale portées à l'encontre d'Ai Weiwei. Cette décision des autorités de Pékin avait déjà suscité l'indignation de l'opinion publique. Interdit de sortie de territoire, Ai Weiwei avait cependant continué à exposer ses œuvres dans de nombreux endroits sur la planète, dont l'ancienne célèbre prison américaine d'Alcatraz, un événement qui avait été considéré comme une provocation par Pékin.
Une première expo en Chine. Les relations ultra tendues entre Ai et les autorités chinoises ont cependant semblé s'apaiser ces derniers mois. En juin, un journal officiel avait suggéré de "tourner la page" de la controverse avec le dissident. Et, dans un geste impensable encore récemment, les autorités avaient en même temps autorisé l'artiste à inaugurer sa première exposition individuelle dans l'espace 798, quartier de Pékin dédié à l'art contemporain.