La Chine cherche-t-elle juste à se protéger du Covid-19 en construisant un gigantesque mur à sa frontière ? Officiellement, oui. Mais, dans les faits, le pays cherche surtout à mettre fin à l'afflux de réfugiés provenant de la Birmanie voisine, un an après le coup d'État militaire de l'armée birmane.
Une barrière haute de trois mètres
La Chine avait déjà sa Grande Muraille, construite à partir du troisième siècle avant Jésus-Christ et qui devait la protéger des invasions barbares. Elle a maintenant son mur géant pour la protéger des épidémies : une barrière haute de trois mètres, équipée de caméras de surveillance et couverte de barbelés, en construction à la frontière avec la Birmanie.
Contrôler une frontière poreuse
Le mur devrait s'étendre sur plus de 2.000 kilomètres, couvrant ainsi toute la zone frontalière entre les deux pays. La Chine parle d'un mur de sécurité pour lutter contre le Covid-19 et prévenir les contaminations venant de l'étranger. Mais ce mur doit aussi servir à la Chine pour contrôler cette frontière poreuse par laquelle transitent des réfugiés, mais aussi une grande partie du trafic de drogue venu du Triangle d'or.
Côté birman, la zone est contrôlée par des groupes mafieux et compte de nombreux casinos clandestins qui attirent des joueurs venus de toute la Chine. Une zone tampon qui pourrait faire des petits au nord, à la frontière avec la Russie, et au sud, sur la frontière vietnamienne, où un mur de près de cinq mètres est déjà en construction.