Les interrogations sont nombreuses en Chine après la possible fuite de gaz à la centrale nucléaire de Taishan, dans le sud du pays. Cette installation, de type EPR de dernière génération, a été construite avec l'aide d'EDF. La compagnie française a confirmé lundi avoir été informée d'une augmentation de la concentration de certains gaz rares et demande donc une réunion avec son partenaire chinois.
Des normes trois fois supérieures en Chine qu'en France
Sur place, la fuite a bien été confirmée par EDF et Framatome, les partenaires français qui exploitent cette centrale en partenariat avec la Chine. La centrale nucléaire EPR de Taishan est sous surveillance pour un problème d'étanchéité au cœur d'un réacteur, mais les rejets de gaz dans l'air ainsi générés sont dans les limites autorisées, ont assuré lundi EDF et l'opérateur chinois CGN.
Les taux de radiations dans l'atmosphère restent dans les normes chinoises. Ces dernières étant… Trois fois supérieures aux normes françaises ! Les régulateurs chinois auraient même relevé le seuil acceptable de radiations afin d'éviter de devoir arrêter ce réacteur. Pour les autorités chinoises, la radioactivité mesurée n'est donc pas "anormale".
Une infrastructure immense
Il faut dire que Taishan est une pièce maîtresse. Ces deux réacteurs EPR sont les plus puissants du monde et alimentent en électricité une zone équivalente à la Grande-Bretagne, mais deux fois plus peuplée. Le site s'étend sur plus de 400 hectares. Les travaux ont duré 11 ans et mobilisé jusqu'à 15.000 ouvriers. La construction a donc été beaucoup plus rapide que sur les chantiers français et finlandais de l'EPR : ce premier réacteur a ouvert fin 2018 et le second a été connecté au réseau la semaine dernière.