Le ministre chinois des Affaires étrangères Qin Gang est en Europe cette semaine. Après l’Allemagne il se rend en France puis en Norvège. Au cœur de ses entretiens, annoncés seulement lundi : la guerre en Ukraine et le danger pour les entreprises chinoises d’être sanctionnées en cas de vente d’équipements à la Russie pouvant servir à soutenir son effort de guerre. L’Union européenne pourrait ainsi prendre des mesures similaires à celles déjà prises par les Etats-Unis. C’est donc une mission de déminage qui commence pour le chef de la diplomatie chinoise.
"L'UE ne doit pas s'engager sur une mauvaise voie"
Pour la première fois, la Commission européenne vise huit entreprises chinoises et de Hong Kong, accusées d’exporter des biens sensibles vers la Russie. Des drones, des pièces électroniques et des semi-conducteurs pouvant être utilisés par les radars et les missiles anti-aériens. La Chine redoute ces sanctions européennes qui viendraient s’ajouter à celles déjà très lourdes de Washington visant certaines de ses entreprises. Le porte-parole de la diplomatie chinoise Wang Wenbin a donc fait une mise au point juste avant l’arrivée du ministre. Selon lui, pas question d’accepter la moindre sanction. "Cela porterait gravement atteinte à la coopération avec la Chine et aggraverait la confrontation, ce qui est très dangereux. L'UE ne doit pas s'engager sur une mauvaise voie, sinon la Chine ne manquera pas de sauvegarder ses droits légitimes", alerte-t-il.
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La Chine menace donc l’Europe à son tour de mesures de rétorsion si des sanctions devaient viser ses entreprises. Il faut dire que Pékin a fortement accru ces derniers mois sa coopération politique et économique avec son voisin russe venant compenser largement l’effet des sanctions internationales.