La chancelière allemande Angela Merkel a exhorté samedi l'Europe à défendre "la liberté" et "la démocratie" de plus en plus contestées, à l'occasion des célébrations du 30e anniversaire de la chute du Mur de Berlin.
"Les valeurs qui fondent l'Europe, la liberté, la démocratie, l'égalité, l'Etat de droit et la préservation des droits de l'Homme ne vont pas de soi" et "doivent toujours être défendues", a-t-elle assuré dans la chapelle de la Réconciliation, un des lieux de mémoire de la division de la ville du temps du Rideau de fer.
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La chapelle de la Réconciliation a été édifiée sur le terrain d'une ancienne église détruite sous la dictature communiste est-allemande parce qu'elle se trouvait dans la zone du no man's land entre les deux parties de la ville. "A l'avenir il convient de s'engager" pour défendre les valeurs de l'Europe, a ajouté la chancelière.
"Le Mur de Berlin appartient à l'Histoire et nous enseigne qu'aucun mur qui exclut les gens et restreint la liberté n'est assez haut ou long qu'il ne puisse être franchi", a aussi souligné Angela Merkel, originaire elle-même de l'ancienne Allemagne de l'Est communiste, la RDA, et qui a entamé sa carrière politique dans le sillage de la chute du Mur de Berlin. "Cela vaut pour nous tous, à l'Est comme à l'Ouest", a-t-elle jugé.
"La démocratie libérale est contestée et remise en question"
Sous un ciel lugubre, elle a déposé une rose dans les interstices d'un reste du Mur sur un lieu chargé d'histoire concernant la division de la ville, la Bernauerstrasse. Angela Merkel était accompagnée notamment des présidents de Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie, des pays qui ont largement préparé le terrain à la chute du Mur le 9 novembre 1989 mais qui sont aujourd'hui aussi sous le feu de la critique, souvent accusés de ne pas pleinement respecter les règles de l'Etat de droit.
A cette occasion, le président de la République Frank-Walter Steinmeier, a lui aussi insisté sur les menaces qui planent actuellement sur les démocraties. "La démocratie libérale est contestée et remise en question" trente ans après cet événement historique qui avait signé la fin de la Guerre froide, a-t-il déclaré. Il doit tenir un autre discours en fin de journée à la Porte de Brandebourg, symbole de la division de la capitale allemande durant la Guerre froide.