Un Palestinien a été tué et dix autres blessés par balles lors de violents heurts mardi avant l'aube avec les forces israéliennes intervenues dans un camp de réfugiés de Cisjordanie pour exfiltrer deux soldats entrés là par erreur, selon des sources concordantes.
L'appli Waze en cause. Les deux soldats à bord d'une jeep se sont retrouvés par inadvertance dans le guêpier du camp de Qalandiya en suivant Waze, une application israélienne de navigation et d'information sur le trafic, a expliqué le porte-parole de l'armée, le général Moti Almoz, à la radio militaire. La jeep, entrée dans le camp lundi soir, a aussitôt été attaquée à coups de pierres et de bouteilles incendiaires, a dit le général Almoz. "Waze est un instrument excellent, mais il a parfois ses limites, nous allons enquêter sur ce qui s'est passé", a-t-il dit. "Les deux soldats ont dû abandonner le véhicule en flammes. L'un d'eux s'est caché dans la cour d'une maison et à tiré pour se défendre et signaler sa position, tandis que le deuxième soldat s'est enfui vers Kohav Yaakov", une colonie israélienne proche.
Un étudiant tué. D'importants renforts de soldats et garde-frontières ont été envoyés pour sauver le soldat resté dans le camp. De nouveaux affrontements ont alors éclaté. Des Palestiniens ont lancé des engins explosifs et tiré à l'arme à feu sur les forces israéliennes qui ont riposté, a dit la porte-parole de la police. Un Palestinien a été tué et dix blessés, a indiqué le ministère de la Santé palestinien en identifiant le mort comme Iyad Omar Sajdia, un étudiant de 22 ans.
Un camp devenu ville. Qalandiya est fréquemment le théâtre d'affrontements. Onze mille réfugiés palestiniens ayant fui leurs villages à la création de l'Etat d'Israël en 1948 s'entassent dans ce camp au pied du mur construit par Israël et censé protéger les Israéliens des attentats venus de Cisjordanie, selon l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens UNRWA. Ouvert en 1949 avec l'idée d'être temporaire, il est devenu une ville. Environ 60% de ses habitants ont moins de 25 ans et un résident sur cinq est au chômage, selon l'UNRWA.