"Le ciel est un paradis fiscal pour le C02". Voilà comment notre éditorialiste Axel de Tarlé définissait la non-taxation du secteur aérien. Mais les choses pourraient bientôt changer : alors que le ministre de l'Ecologie François de Rugy avait assuré que le gouvernement était prêt à "mener la bataille" pour taxer le kérosène au niveau européen, le 3 juin dernier, Bruxelles vient de faire le premier pas en publiant une étude qui chiffre les dégâts du trafic aérien sur l'environnement.
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Emission de CO2, pollution de l'air, bruit... l'étude commandée par Bruxelles a passé au crible 33 aéroports - dont Roissy et Orly -, et estime le coût pour la société est évalué à 33 milliards d’euros par an. De quoi donner de sacrés arguments à ceux qui veulent instaurer un principe pollueur-payeur pour le secteur aérien. Les Pays-Bas et la Suède sont en pointe sur ce dossier.
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En Suède, le mouvement de boycott du transport aérien prend de l’ampleur et le pays a déjà instauré une taxe nationale sur les billets. Les Pays-Bas le feront aussi dans deux ans. La France, elle, veut une solution européenne, elle l’a dit jeudi, lors de la réunion des 28 ministres des Transports.
Plusieurs pistes envisagées
Plusieurs pistes sont envisagées : une taxe sur le kérosène, une taxe sur les billets d’avion ou encore des mesures de compensations financées par les compagnies. Évidemment, il va falloir attendre la nouvelle Commission européenne qui sera désignée dans les mois qui viennent. Mais ce qui est désormais clair, c’est que ce sujet figurera forcément à son programme.