Les inondations telles que celles que connaît la France depuis quelques jours risquent de se multiplier en Europe en raison du réchauffement climatique, même si celui-ci était limité à 1,5°C, selon une étude publiée lundi.
Même dans le scénario le plus optimiste. Les auteurs de cette étude publiée par la revue Climate ont passé en revue trois scénarios, allant de +1,5°C à +3°C par rapport à l'ère pré-industrielle. Dans le scénario le plus optimiste, les dommages causés par les débordements de cours d'eau en Europe vont plus que doubler, à environ 15 milliards d'euros par an, selon les chercheurs. Et le nombre de personnes affectées par les inondations augmenterait de 86%, soit environ 650.000 personnes par an. Mais en cas de hausse des températures de 3°C, les dommages monteraient de 145% à environ 17 milliards d'euros par an, et 780.000 personnes seraient touchées (+123%).
L'Accord de Paris sur le climat, signé en 2015, vise à contenir la hausse de la température sous le seuil critique de 2°C par rapport à l'ère pré-industrielle, voire 1,5°C. Les États signataires se sont engagés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Mais sur la base de ces engagements nationaux, la planète se dirige toujours vers +3°C. Déjà, une hausse de 1°C a suffi à provoquer le rétrécissement de la banquise, l'augmentation du niveau moyen des océans, ou encore plus de précipitations. L'air plus chaud contient en effet plus d'humidité, ensuite libérée sous forme de pluie ou de neige.
"D'importants impacts peuvent être évités". Les inondations, dont les impacts sont aggravés par l'urbanisation, font déjà partie des catastrophes naturelles les plus coûteuses en Europe. "Nos résultats montrent que d'importants impacts peuvent être évités en limitant le réchauffement climatique au seuil de température le plus bas. Néanmoins, une augmentation considérable du risque d'inondations est prédit en Europe même en cas de scénario le plus optimiste de +1,5°C", ont commenté les auteurs de l'étude, à laquelle était associé le Centre commun de recherche de la Commission européenne.
La France a connu sur les deux mois de décembre-janvier un cumul moyen de pluies record depuis le début de la modélisation de la pluviométrie en 1959, selon Météo-France. Ces pluies, associées à des sols saturés, ont provoqué la crue de nombreux cours d'eau, en particulier dans le bassin de la Seine, entraînant des inondations notamment en région parisienne. La Seine a atteint lundi à Paris son pic de crue, et la décrue devrait commencer très lentement à partir de mardi dans la capitale.