L'aide des pays riches aux pays en développement pour lutter contre le réchauffement climatique est encore très loin d'atteindre les 100 milliards de dollars annuels qu'ils ont promis, selon une étude d'experts publiée lundi. Si l'an dernier, les pays en développement (Chine, Afrique sub-saharienne, etc.) ont investi plus de 111 milliards de dollars dans les énergies propres, seulement 10 milliards sont venus des pays les plus riches, selon les données compilées par Bloomberg New Energy Finance (BNEF).
Un engagement pris au sommet de Copenhague. Au sommet de Copenhague en 2009, les pays riches s'étaient engagés à verser 100 milliards de dollars par an d'aide d'ici 2020 aux pays émergents pour leur permettre de financer des infrastructures énergétiques propres et de s'adapter aux impacts de réchauffement climatiques. Dans l'accord international pour le climat conclu à Paris en 2015, les signataires ont acté que ce montant n'était qu'un plancher et qu'un nouvel objectif doit être fixé d'ici 2025. "Les chiffres illustrent l'écart entre les paroles et l'action", constate Ethan Zindler du BNEF, cité dans l'étude.
Forte augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Une situation d'autant plus inquiétante que les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté de 65% entre 2002 et 2012 dans les pays émergents du fait de leur croissance économique, et qu'une partie d'entre eux ont conditionné la réduction de ces émissions à l'aide versée par les pays riches. Mais pour BNEF, les pays en développement doivent aussi améliorer le cadre réglementaire d'accueil des investissements dans les énergies propres pour les rendre plus attractifs, à la fois pour les investisseurs publics que privés.