Lors d'un entretien de plus de trois heures, le président américain Joe Biden et le président chinois Xi Jinping, ont discuté des sujets sensibles, sources de tension entre les deux puissances. Taïwan, guerre en Ukraine, climat... Les deux dirigeants ont pu discuter en face-à-face pour la première fois depuis l'élection de Joe Biden, en 2020.
Taïwan, économie, Corée du Nord ou guerre en Ukraine : Joe Biden et Xi Jinping se sont parlé lundi pendant quelque trois heures pour un entretien, qualifié de "sincère" par la Maison Blanche, visant à aplanir les nombreux sujets de dissensions entre les deux puissances rivales. Les dirigeants des deux puissances rivales se parlaient pour la première fois depuis que le président Biden est entré à la Maison Blanche, à la veille du sommet du G20 qui se tient mardi et mercredi sur l'île indonésienne de Bali .
Ces trois dernières années, la rivalité entre les deux plus grandes économies mondiales s'est intensifiée à mesure que la Chine gagnait en puissance et en assurance, remettant en question le leadership américain et la donne géopolitique depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Le monde est "assez grand" pour que les États-Unis et la Chine prospèrent
Le président chinois Xi Jinping a déclaré lundi à son homologue américain Joe Biden que le monde était suffisamment grand pour que leurs deux pays puissent prospérer et se concurrencer, tout en mettant en garde Washington contre le franchissement de la "ligne rouge" sur Taïwan. "Dans les circonstances actuelles, la Chine et les États-Unis partagent plus, et non moins, d'intérêts communs", a déclaré M. Xi à M. Biden durant trois heures d'entretien à Bali, en Indonésie, a indiqué le ministère chinois des Affaires étrangères dans un communiqué.
Pékin ne cherche pas à défier les États-Unis ou à "changer l'ordre international existant", a ajouté Xi, appelant les deux parties à "se respecter mutuellement", toujours selon ce communiqué. Xi a toutefois averti Biden de ne pas franchir la "ligne rouge" concernant l'île autonome de Taïwan, que le gouvernement chinois revendique.
La Chine ne prévoit pas d'invasion "imminente" de Taïwan, assure Biden
Le président américain Joe Biden ne croit pas que la Chine envisage une invasion "imminente" de Taïwan, a-t-il indiqué lundi après sa rencontre avec son homologue chinois Xi Jinping, qui l'a averti de ne pas franchir de "ligne rouge". "Je ne pense pas qu'il y a une tentative imminente de la part de la Chine d'envahir Taïwan", a déclaré le dirigeant américain devant la presse après des entretiens sur l'île indonésienne de Bali.
"Il a dit clairement vouloir une résolution pacifique" de ce différend, a-t-il ajouté. "Je suis convaincu qu'il comprenait très bien ce que je disais, et je comprenais ce qu'il disait". L'île et le continent sont gouvernés séparément depuis 1949 mais le régime communiste revendique sa souveraineté sur Taïwan.
Joe Biden a semé lui-même le doute dans le passé en répétant à plusieurs reprises que les Etats-Unis étaient prêts à employer la force en cas d'invasion chinoise, rompant avec la traditionnelle ambiguïté américaine.
Relance de la coopération sur le climat
Les Etats-Unis et la Chine, les deux plus grands émetteurs mondiaux de CO2, vont reprendre leur coopération face à la crise climatique, interrompue l'été dernier en raison des tensions entre les deux pays autour de Taïwan, selon la Maison Blanche. A l'issue de la rencontre entre les présidents Joe Biden et Xi Jinping en Indonésie, les grandes puissances se sont mis d'accord pour reprendre le travail sur des "défis transnationaux", a indiqué la Maison Blanche dans un communiqué, citant le changement climatique comme le premier d'entre eux.
"Les deux dirigeants se sont accordé pour demander à des hauts responsables de maintenir la communication et d'approfondir les efforts constructifs entrepris sur ces questions et d'autres", a-t-il ajouté. La coopération entre les deux plus grands émetteurs mondiaux a pourtant été cruciale pour obtenir des avancées en près de 30 ans de négociations climatiques sous l'égide de l'ONU - notamment pour aboutir à l'accord historique de Paris en 2015.
Mais les relations ont viré à l'aigre après la visite en août à Taïwan de la présidente de la Chambre des représentants des Etats-Unis, Nancy Pelosi, et l'interdiction américaine de vendre à la Chine des puces électroniques de pointe.