Le nombre d'homicides a diminué en Colombie pour la 8ème année consécutive l'an dernier, en partie grâce à l'accord de paix avec l'ex-guérilla des Farc qui a mis fin à plus d'un demi-siècle de confrontation armée, selon un rapport officiel.
Plus de prévention. "La diminution des homicides s'est amplifiée avec le processus de paix et parce que nous agissons d'avantage dans la prévention d'autres formes de violences" notamment conjugale et inter-personnelle, a déclaré à la presse Carlos Valdés, directeur de l'Institut de médecine légale.
Une augmentation des violences sexuelles et contre des mineurs. Selon le rapport Forensis 2017 publié mercredi, 11.373 homicides ont été enregistrés l'an dernier, en baisse de 1,4% par rapport à 2016 avec 11.532 cas répertoriés dans ce pays de 49 millions d'habitants. Carlos Valdés a souligné les chiffres "glaçants" de violence contre les mineurs, avec 10.385 cas en 2017 contre 10.082 l'année précédente, et la hausse des cas de violences sexuelles, de 21.399 en 2016 à 23.798 en 2017
Un taux d'homicides en baisse. Le taux d'homicides est passé de 23,66 en 2016 à 23,07 par 100.000 habitants en 2017, précise le document faisant état d'une diminution constante depuis 2010, où les chiffres étaient alors de 17.459 homicides, à 39,36 par 100.000 habitants. Sur le total des homicides l'an dernier, 91% des victimes étaient des hommes, 71% ont été commis par arme à feu, 19% par objet tranchant et dans 72% des cas l'auteur n'a pas été identifié.
218 morts par violence socio-politique en 2017. Les morts par violence socio-politique ont légèrement augmenté, de 210 en 2016, l'année où a été signé l'accord de paix avec les Farc, à 218 en 2017. En 2004, 2.713 décès de ce type avaient été répertoriés. Et en 2010, début du premier mandat du président Juan Manuel Santos, ce chiffre était de 1.162 puis, lorsque les pourparlers avec l'ex-guérilla ont commencé en 2012, il a chuté à 881.
Toujours des groupes armés. La rébellion des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), avec laquelle les négociations ont duré quatre ans, a déposé les armes et s'est convertie l'an dernier en parti politique. Mais l'Armée de libération nationale (ELN), dernière guérilla du pays en pourparlers de paix depuis l'an dernier, ainsi que des gangs formés de paramilitaires officiellement démobilisés depuis 2006 et de narcotrafiquants opèrent encore dans le pays. Le conflit armé colombien a, au fil des décennies, impliqué une trentaine de guérillas de gauche, des milices paramilitaires d'extrême droite et les forces armées, faisant plus de huit millions de victimes entre morts, disparus et déplacés.