Des dizaines de milliers de Colombiens ont manifesté samedi à travers tout le pays contre le gouvernement du président Juan Manuel Santos et le processus de paix qu'il a engagé avec la guérilla pour mettre fin à un demi-siècle de conflit armé.
"Non à l'impunité". A l'appel de l'ancien chef de l'Etat Alvaro Uribe, farouche adversaire des négociations de paix avec les Farc et l'ELN, les manifestants sont descendus dans les rues d'une vingtaine de villes, vêtus de jaune, rouge et bleu, les trois couleurs nationales. A Bogota, Medellin et Cali, quelque 60.000 personnes ont défilé, selon des estimations de l'AFP. Les organisateurs ont quant à eux estimé à 300.000 le nombre de manifestants dans ces trois grandes villes de Colombie. "Santos traître, démission", "Santos président des Farc", "Non à l'impunité", scandaient les manifestants.
Un demi-siècle de conflit armé. Le gouvernement colombien a annoncé mercredi qu'il allait engager en Equateur des pourparlers de paix avec l'Armée de libération nationale (ELN, guévariste). Le processus de paix entre le gouvernement et l'ELN sera mené en parallèle avec les pourparlers menés depuis fin 2012 à Cuba avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes), principale guérilla du pays. L'ELN, qui compte 1.500 hommes armés, est issue comme les Farc, avec 7.000 combattants, d'une insurrection paysanne en 1964.
La guerre en Colombie a vu au fil des décennies s'affronter guérillas d'extrême gauche, paramilitaires d'extrême droite et forces armées, sur fond de violences des narcotrafiquants.