Les Farc entament mardi la troisième et ultime phase de leur désarmement, étape cruciale pour la paix en Colombie, la principale guérilla du pays devant désormais se transformer en parti politique légal après un demi-siècle d'affrontements.
Bogota touchée par un attentat. Cette dernière étape, qui doit être conclue la semaine prochaine, a toutefois été assombrie par un attentat à la bombe, survenu samedi dans un centre commercial de Bogota. L'attaque, qui a tué une Française et deux Colombiennes, "ne peut venir que de ceux qui veulent fermer les chemins de la paix et de la réconciliation", a estimé le chef des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), Rodrigo Londoño, alias "Timochenko".
Choc dans le pays. Non revendiqué et immédiatement condamné par les Farc et l'Armée de libération nationale (ELN), dernière guérilla en activité, l'attentat a causé un choc dans le pays, qui veut tourner la page du plus ancien conflit armé d'Amérique latine. "Soyez sûrs que nous n'allons pas permettre que ce qui a été atteint jusqu'à présent soit freiné par des extrémistes, des lâches ou ceux qui ne veulent pas la réconciliation du peuple colombien", a promis le président colombien Juan Manuel Santos.
Rencontre avec Macron. Grand artisan de l'accord de paix avec les Farc, Juan Manuel Santos sera mardi en France où il rencontrera son homologue Emmanuel Macron. Selon lui, les autorités ont "trois hypothèses concrètes" sur les auteurs de l'attentat, dans ce pays où une frange de la population s'oppose encore au processus de paix, mais aussi marqué par la violence du narcotrafic.
"A la Colombie et au monde, nous disons que nous, les Farc, allons persévérer dans la construction de la paix", a quant à elle assuré la direction de la guérilla marxiste dans un communiqué, condamnant ceux qui, avec cet attentat, "veulent faire obstacle" à cet élan.