L'un des guérilleros des Farc chargés de la surveillance de l'ex-candidate présidentielle Ingrid Betancourt, séquestrée six ans par cette rébellion colombienne, va être remis en liberté conditionnelle, en application du système de justice prévu par l'accord de paix.
En prison depuis 2008. Emprisonné depuis près de neuf ans, Alexander Farfan, alias "Gafas" ou "Enrique", 44 ans, a bénéficié de cette mesure décidée par un juge d'application des peines de Bogota parce qu'il remplit les conditions de la Justice spéciale de paix (JEP), selon le site internet de l'autorité judiciaire. Ce guérillero des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes) est emprisonné à La Picota, à Bogota, depuis son arrestation en 2008 pendant l'"Operacion Jaque" (Opération Echec) menée pour libérer l'ex-candidate écologiste, trois employés américains, ainsi que onze militaires et policiers. Il quittera la prison à la notification de sa remise en liberté, a précisé à l'AFP une source de l'Institut national pénitentiaire et carcéral (Inpec).
Un accord signé en novembre. La JEP est issue de l'accord de paix signé en novembre entre le gouvernement et les Farc pour mettre fin à plus d'un demi-siècle de confrontation armée, et vise à juger guérilleros, agents de l'Etat et civils pour les crimes commis pendant le conflit. Elle prévoit la mise en liberté des agents de l'Etat et des guérilleros ayant purgé une peine de prison d'au moins cinq ans, à condition qu'ils se présentent devant les tribunaux de paix prévus par l'accord pour y dire la vérité et dédommager les victimes.
20 agents des forces de l'ordre libérés. "Gafas" a été amnistié pour les délits de rébellion et association de malfaiteurs. Mais il devra se présenter devant un tribunal de paix pour répondre des enlèvements en 2003 de Marc Gonsalves, Keith Donald Stansell et Thomas Howes, les trois Américains en captivité avec Ingrid Betancourt. Depuis fin février, les guérilleros des Farc peuvent être amnistiés pour les seuls délits de rébellion ou assimilés. En parallèle, plus de 20 agents des forces de l'ordre ont été libérés et les cas de 900 autres sont examinés dans le cadre de la JEP, selon le ministère de la Défense.