Le nouvel accord de paix conclu avec la guérilla des Farc, pour mettre fin à plus d'un demi-siècle de conflit armé en Colombie, sera signé jeudi à Bogota, près de deux mois après le rejet d'un précédent texte par référendum.
"Pas de temps à perdre". "Nous devons agir. Il n'y a pas de temps à perdre. Pour cela, nous allons signer jeudi ce nouvel accord ici, à Bogota au théâtre Colon", a déclaré le président Juan Manuel Santos, dans une allocution mardi. La cérémonie de signature de cet accord, conclu le 12 novembre, est prévue à partir de 11h (17h en France), ont indiqué dans un communiqué conjoint les négociateurs de paix du gouvernement et de la guérilla marxiste des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), la plus importante du pays issue en 1964 d'une insurrection paysanne et qui compte encore quelque 5.700 combattants.
Le cessez-le-feu "fragile". Juan Manuel Santos a souligné qu'il était "indispensable" de mettre en oeuvre le nouvel accord "le plus rapidement possible", du fait de la "fragilité" du cessez-le-feu bilatéral en vigueur depuis fin août, et déjà entaché par la mort ce mois-ci de deux guérilléros des Farc dans des circonstances qui restent à préciser et font l'objet d'une enquête de l'ONU.
Cette fois-ci, pas de référendum. Mardi soir, les négociateurs de paix du gouvernement et de la guérilla ont souligné qu'ils devaient avancer "d'un pas ferme vers la mise en application des accords afin de surmonter tant d'années d'un conflit" qui, au fil des décennies, a impliqué d'autres guérillas, ainsi que des paramilitaires et l'armée, faisant plus de 260.000 morts, plus de 60.000 disparus et 6,9 millions de déplacés. Ils ont précisé que le nouvel accord, conclu après le rejet d'un précédent texte par les électeurs colombiens le 2 octobre, serait ensuite approuvé par le parlement, selon une procédure restant à affiner. Une fois la paix assurée avec les Farc, Juan Manuel Santos entend avancer dans des pourparlers officiels avec l'Armée de libération nationale (ELN), guérilla moins puissante avec quelque 1.500 combattants, mais la dernière encore active.