Au moins trois personnes, dont une Française, ont été tuées et onze blessées samedi après-midi dans un attentat à la bombe perpétré dans un centre commercial de Bogota (Colombie).
Une explosion dans les toilettes. Selon les premiers éléments communiqués par la police, l'explosion s'est produite vers 17 heures (minuit heure française) dans les toilettes des femmes du centre commercial, situé dans une zone très fréquentée par les étrangers et à la veille de la fête des pères.
Deux femmes âgées de 27 et 31 ans, dont la nationalité n'a pas encore été établie, "sont décédées de leurs blessures", a indiqué dans un communiqué la clinique où les victimes ont été hospitalisées. Quatre blessés sont dans un état critique, a précisé l'établissement. Un précédent bilan fourni par le maire de la capitale colombienne Enrique Penalosa faisait état d'un mort, une Française de 23 ans, et 11 blessés.
Une Française de 23 ans parmi les victimes. La jeune Française était venue en Colombie pour "fournir un service social dans un collège d'un quartier populaire de Bogota durant six mois", a indiqué le maire de la capitale à la presse. "Effectivement, il s'agit d'une jeune Française de 23 ans, qui malheureusement est décédée dans l'attentat (...), elle était en visite dans le pays", a déclaré de son côté à la radio Blueradio l'ambassadeur de France à Bogota, Gautier Mignot, selon qui "la jeune femme était apparemment accompagnée de sa mère". Le chef de l'Etat, Emmanuel Macron, a exprimé sa "tristesse et condoléances pour ses proches". La section antiterroriste du parquet de Paris ouvre une enquête.
À 23 ans, engagée bénévolement à Bogota, une compatriote y a perdu la vie dans une explosion. Tristesse et condoléances pour ses proches.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 18 juin 2017
Des traumatismes dus à l'onde de choc. Le centre commercial a été évacué tandis que policiers, ambulanciers et pompiers arrivaient et bouclaient la zone. Selon la Clinica del Country, l'établissement hospitalier qui a reçu les victimes, une personne est "dans un état critique de gravité maximum". D'autres blessés souffrent de traumatismes acoustiques du fait de l'onde de choc.
Une enquête ouverte. Le général Jorge Nieto a indiqué de son côté que l'explosion avait été provoquée par "un engin" déposé "derrière un siège des toilettes pour femmes". Une équipe d'enquêteurs est en charge des recherches préliminaires et "des mesures préventives" sont en cours, a-t-il encore indiqué.
Un attentat condamné par l'ELN. Le maire de Bogota a indiqué qu'il ne pouvait dire encore "quel groupe pourrait être derrière cet attentat". La guérilla colombienne de l'ELN (Armée de libération nationale, guévariste), a fait savoir rapidement qu'elle "condamnait" cet attentat "exécrable", via son compte Twitter. L'ELN négocie actuellement avec le gouvernement pour un accord de paix, à l'image de celui obtenu avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes), en cours d'application après plus d'un demi-siècle de conflit armé qui a fait 260.000 morts et plus de 60.000 disparus.