Pour l'historien spécialiste du génocide des Tutsi, Florent Piton, l'annonce d'une journée de commémoration annuelle en France est "symboliquement importante".
Emmanuel Macron a annoncé dimanche vouloir faire du 7 avril "une journée de commémoration du génocide des Tutsi" au Rwanda, où au moins 800.000 personnes ont trouvé la mort en 1994. 25 ans jour pour jour après le déclenchement du génocide rwandais, cette annonce n’est pas anodine, selon l’historien Florent Piton.
"C’est une annonce qui est symboliquement importante car elle atteste le fait que désormais en France, il n’y a plus d’ambiguïté sur la reconnaissance de cet événement, ça n’a pas toujours été le cas", explique sur Europe 1 Florent Piton, chercheur sur le génocide des Tutsi à l’université Paris 7 et enseignant à Sciences Po. "Et l’intitulé même de cette journée de commémoration 'le génocide des Tutsi' est elle-même sans ambiguïté", souligne encore l’historien.
"Un processus d'apaisement des relations" entre Paris et Kigali
Cette annonce survient alors que se tiennent dimanche à Kigali, la capitale du Rwanda, les commémorations du 25ème anniversaire du massacre, en présence de nombreux chefs d’État étrangers. Emmanuel Macron, qui y était convié, a préféré envoyer un représentant, le député LREM Hervé Berville, un orphelin tutsi évacué du Rwanda au début du génocide.
"Je ne sais pas s’il faut surinterpréter l’absence d’Emmanuel Macron, aujourd’hui on est dans un processus d’apaisement des relations entre la France et le Rwanda, et il y a une série d’étapes à franchir encore", note Florent Piton, en rappelant qu'"il n’y a pas d’ambassadeur de France au Rwanda par exemple".