Barack Obama a découvert La Havane dimanche, en famille et sous une pluie battante, devenant le premier président américain en exercice à se rendre à Cuba depuis la révolution castriste de 1959.
Visite de la cathédrale. Avec sa femme Michelle et leurs deux filles, Malia, 17 ans, et Sasha, 14 ans, il a parcouru à pied les rues détrempées de la vieille Havane. Un impressionnant déploiement de forces de police limitait cependant singulièrement l'accès à cette partie de la ville, classée au patrimoine de l'Unesco et toilettée pour l'occasion. La famille Obama s'est notamment rendue dans la cathédrale de La Havane, trésor baroque du 18e siècle, où elle a rencontré le cardinal Jaime Ortega, un des artisans du rapprochement américano-cubain.
Dîner dans un "paladar". "C'est une visite historique et une occasion historique", a-t-il souligné en rencontrant le personnel de l'ambassade américaine, neuf mois après le rétablissement des relations diplomatiques entre les deux anciens pays ennemis. "En 1928, le président (américain Calvin) Coolidge était venu sur un navire militaire, cela lui avait pris trois jours. Cela m'a pris seulement trois heures", a-t-il ajouté, en référence au dernier chef d'Etat américain en exercice à s'être déplacé sur l'île. La famille Obama est ensuite allée dîner dans un "paladar" (restaurants privés, souvent chics, qui se sont développés ces dernières années sur l'île communiste) de la capitale cubaine.
Rencontre avec Raul Castro lundi. Le temps fort de la visite du 44e président des Etats-Unis sera le discours qu'il prononcera mardi dans un théâtre de La Havane. Auparavant, Barack Obama retrouvera lundi Raul Castro lundi pour un entretien au palais présidentiel de la Place de la révolution, troisième entrevue entre les deux hommes depuis l'annonce surprise du dégel. Pour le président américain, qui quittera la Maison-Blanche dans 10 mois, l'objectif est clair : rendre irréversible le dégel avec La Havane, quel que soit sont le nom de son successeur en 2017, démocrate ou républicain. Raul Castro, de 30 ans son aîné, devrait, lui, une nouvelle fois plaider pour la suppression de l'embargo qui pénalise son pays depuis 1962.