L'attaque sans précédent de l'Iran contre Israël à l'aide de centaines de drones et missiles dans la nuit de samedi à dimanche a constitué le point culminant de deux semaines de tensions, durant lesquelles Washington a déployé des efforts considérables pour éviter que la région ne s'embrase. Les Etats-Unis, avec l'appui de destroyers européens, ont détruit "plus de 80" drones et "au moins six missiles balistiques destinés à frapper Israël depuis l'Iran et le Yémen", a indiqué dimanche le Commandement central de l'armée américaine (Centcom).
Durant l'attaque iranienne
Une centaine de missiles balistiques de moyenne portée, plus de 30 missiles de croisière et au moins 150 drones d'attaque ont visé Israël depuis l'Iran, selon un responsable militaire américain. L'armée israélienne a recensé pour sa part plus de 350 projectiles et affirmé que 99% ont été détruits. Deux navires américains présents dans la région, l'USS Arleigh Burke et l'USS Carney, ont détruit une demi-douzaine de missiles avant que des avions n'entrent en action, détruisant à leur tour plus de 70 drones iraniens. Une batterie de missiles Patriot a abattu non loin de la ville irakienne d'Erbil, dans le Kurdistan, un autre missile de croisière.
Les forces américaines ont également détruit "un missile balistique sur son véhicule de lancement et sept drones détruits au sol avant leur lancement dans les zones du Yémen contrôlées par les Houthis soutenus par l'Iran", selon le Centcom.
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Le président américain Joe Biden a passé la soirée de samedi à suivre les événements en direct dans la célèbre "Situation Room", la salle de crise de la Maison Blanche. "Nous estimons que plus d'une centaine de missiles étaient en approche en même temps, à un moment donné. Les résultats des mesures défensives étaient bien entendu peu clairs jusqu'à ce que tout soit fini", a affirmé un responsable présent sur place, pour décrire l'atmosphère de tension.
Le détonateur
L'attaque iranienne se veut une riposte à la frappe imputée à Israël le 1er avril contre le consulat de Téhéran à Damas, dans laquelle avaient péri sept membres des Gardiens de la Révolution, dont deux généraux. L'Iran a aussitôt affirmé que la frappe ne resterait pas sans réponse.
Des hauts responsables américains avaient été tenus informés de l'attaque de Damas à l'occasion d'une visite de l'ambassadeur et de l'attaché militaire israélien à la Maison Blanche, selon un responsable de l'administration américaine. "Nous n'avons pas participé à cette frappe mais nous savions qu'elle aurait des conséquences", a-t-il ajouté.
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Les jours suivants, le président Biden a demandé au gouvernement de "défendre Israël autant que faire se peut" et de s'assurer que les moyens le permettant étaient déployés, selon une directive partie de Washington.
Préparations américaines
Avant l'attaque iranienne, les responsables américains, notamment le secrétaire à la Défense Lloyd Austin et le secrétaire d'Etat Antony Blinken, sont restés "en contact permanent" avec Israël ainsi qu'avec d'autres pays de la région. Le général Erik Kurilla, à la tête du commandement militaire en charge du Proche-Orient, s'est rendu à plusieurs reprises sur place, apportant des informations en temps réel tout en assurant la coordination avec Israël et les autres partenaires régionaux.
Les Etats-Unis étaient également en contact avec l'Iran, via "une série de communications directes relayées par la Suisse", a ajouté un responsable américain. Des troupes supplémentaires ont également été déployées dans la région "pour renforcer la dissuasion régionale et la protection des forces américaines", selon le département de la Défense.
Et maintenant ?
Depuis le le début du conflit à Gaza, consécutif à l'attaque du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre, l'objectif des Etats-Unis est d'éviter la contagion dans la région, et Washington cherche à tout prix à faire baisser les tensions. "Nous ne participerons à aucune action potentielle de leur part", a insisté un responsable américain, interrogé sur les possibles réponses d'Israël aux attaques de ce weekend, "nous ne nous voyons pas nous y impliquer".
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Israël a de son côté "été clair avec nous sur le fait qu'ils ne veulent pas d'une escalade avec l'Iran", a poursuivi ce responsable. Mais selon lui, "la grande question n'est pas seulement de savoir si Israël va agir, mais aussi ce qu'il va choisir de faire".