Des hausses en France et presque partout en Europe, une explosion des cas en Espagne... le coronavirus est loin d'être vaincu. Six mois après que l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a qualifié l'épidémie de Covid-19 de "pandémie", le bilan donne le tournis : 28 millions de contaminations ont été recensées à travers le monde conduisant à plus de 900.000 décès, dont plus de 183.000 en Europe.
Face à cette situation qui devient "inquiétante" dans certaines régions françaises, notamment en Nouvelle-Aquitaine, Emmanuel Macron a promis de nouvelles mesures vendredi pour limiter la résurgence du virus. Une décision qui fait suite à l'appel du conseil scientifique de Jean-François Delfraissy, qui estime notamment que la France pourrait se retrouver dans la situation espagnole. "La France se situe à un niveau maintenant qui est inquiétant, qui n'est pas celui de l'Espagne mais qui n'est pas loin, avec un décalage peut-être d'une quinzaine de jours et qui est beaucoup plus sévère que celui de l'Italie."
Des mesures très strictes en Espagne, mais une explosion des cas
Un véritable signal d'alarme, puisque l'Espagne est le pays européen le plus touché par ce qui finit par ressembler à une seconde vague avec plus de 500.000 cas et un taux d’incidence du virus deux fois plus élevé que celui de l'Hexagone. Pourtant, le pays a été le premier du Vieux continent à avoir rendu le masque obligatoire partout au mois de mai. Les réunions de plus de dix personnes sont interdites dans certaines régions et les règles très nombreuses dans les restaurants. "Il faut désinfecter la table après chaque client, porter le masque, vérifier les distances de sécurité...", égrène au micro d'Europe 1 Soraya, serveuse dans un établissement barcelonais.
Les discothèques, un temps rouvertes pendant l'été, sont désormais fermées, tandis que la consommation d'alcool a été interdite dans la rue pour éviter que les jeunes s'y réunissent autour d'un verre. Malgré tout, le nombre de cas s'est envolé ces derniers jours. "Je pense que la situation n'est pas catastrophique parce que des mesures très strictes sont prises", analyse au micro d'Europe 1 Pierre Malcher, infectiologue dans un hôpital barcelonais.
Si le nombre de mort est 25 fois inférieur en Espagne à celui de la première vague, il martèle l'importance du respect strict des gestes barrières, pour "ne pas se retrouver dans une situation similaire au mois de mars dernier".
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Les rassemblements de plus de six personnes interdits en Angleterre et au Portugal
Mais l'Espagne n'est pas le seul pays à avoir de nouveau serré la vis des libertés pour le bien commun. De l'autre côté de la Manche, où la situation sanitaire est comparable à la notre, les rassemblements de plus de six personnes vont être interdits dès lundi. Certaines villes ont été reconfinées, tandis que les voyageurs en provenance de certains pays doivent se soumettre à une quatorzaine. C'est notamment le cas pour les voyageurs arrivant du Portugal continental, où un nouveau record de cas a été battu cette semaine.
D'ailleurs, Lisbonne a également pris des mesures, notamment l'interdiction de se réunir à plus de dix personnes dès mardi.
"La bulle sociale" belge
Au nord des frontières de l'Hexagone, la Belgique fait, comme en France, face à une hausse des hospitalisations. Les autorités ont donc décidé de mettre en place "la bulle sociale". Concrètement, chaque foyer belge à le droit de côtoyer un maximum de cinq personnes sans masque, ni distanciation sociale. Mais Bruxelles surveille également ses frontières : chaque voyageur venant de l'étranger doit remplir un formulaire et, s'il vient d'une zone rouge, comme c'est par exemple le cas de 22 départements français, la quatorzaine est obligatoire.
Ailleurs en Europe, la hausse des contaminations se poursuit également. En République tchèque, le port obligatoire du masque s'étend désormais aux espaces publics clos, comme les écoles, les commerces et les restaurants. Seule l'Allemagne semble faire exception avec une légère baisse du nombre de cas ces deux dernières semaines. Pourtant, les restrictions y sont limitées : aucune ville n'impose par exemple le port du masque obligatoire.
Quant à savoir si les mesures prises par nos voisins seront appliquées en France, il faut attendre la fin du Conseil de défense prévu vendredi pour connaître les annonces qui doivent donner "de de la visibilité sur les prochaines semaines".