Une cour internationale a donné raison mardi à Manille contre Pékin, en affirmant que les revendications chinoises en mer de Chine méridionale, une zone stratégique, n'avaient pas de "fondements juridiques", une décision qui pourrait exacerber les tensions déjà vives dans la région.
Des "actes illicites". Dans sa décision de 479 pages, la Cour permanente d'arbitrage (CPA) de La Haye a conclu également que Pékin "a violé les droits souverains des Philippines", que les navires chinois ont commis des "actes illicites" et que certaines zones revendiquées par Pékin "sont comprises" dans les eaux philippines.
Pékin rejette la décision. Pékin, qui avait boycotté les audiences, "n'accepte pas, ni ne reconnaît" l'arbitrage de la CPA, a réagi l'agence d'Etat Chine nouvelle. La Chine a indiqué de multiples fois que cette instance appuyée par l'ONU "avait été saisie unilatéralement par le (précédent) gouvernement philippin et n'avait aucune juridiction" en la matière. De son côté, Manille, qui avait proposé de partager les ressources avec Pékin, a "salué" la décision des cinq arbitres mais a appelé à la retenue.
Hydrocarbures et routes commerciales. Pékin considère comme relevant de sa souveraineté la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale (réputée riche en hydrocarbures), au grand dam de pays riverains aux prétentions rivales : Philippines, Vietnam, Malaisie et Brunei. La région est également un carrefour de routes maritimes vitales pour le commerce mondial et ses eaux sont riches en poissons.