Le contexte. Et pourquoi pas un troisième mandat ? Voilà ce que se dit le président congolais Denis Sassou Nguesso qui organise, dimanche, un référendum dans son pays afin d’être autorisé à se présenter une troisième fois à la présidence, en 2016. Et pour éviter toute voix dissidente, le dirigeant a interdit un rassemblement visant à dénoncer cette révision de la Constitution.
Un amoureux du pouvoir. Âgé de 72 ans, Denis Sassou Nguesso cumule plus de 30 ans à la tête du Congo-Brazzaville. Il a dirigé le pays à l'époque du parti unique, de 1979 jusqu'aux élections pluralistes de 1992, qu'il a perdues. Revenu au pouvoir en 1997 à l'issue d'une violente guerre civile, il a été élu président en 2002 et réélu en 2009.
La Constitution en vigueur limite à deux le nombre des mandats que peut exercer un chef de l'État. Le texte interdit également à toute personne âgée de plus de 70 ans d'être candidat à la magistrature suprême. Deux critères qui empêchent donc au président actuel de se représenter. Ces deux dispositions ont donc tout bonnement été supprimées dans le projet de loi fondamentale qui doit être soumis au vote du peuple dimanche.
L’opposition appelle à la désobéissance. Mais les temps changent et l’opposition a décidé de ne pas rester muette.La tension est brusquement montée dans les quartiers sud et ouest de la capitale congolaise après l'annonce publique de l'interdiction de ce rassemblement, l’opposition ayant appelé à la "désobéissance civile" à partir de mardi. Quatre personnes au moins ont été tuées dans des heurts avec la police, dans les deux principales villes du Congo : Brazzaville et Pointe-Noire.
Silence radio sur les ondes. Les journalistes présents sur place ont pu constater que l'internet mobile, les services de SMS et le signal de la radio française RFI - une des stations les plus écoutées dans le pays - sont restés coupés à Brazzaville et à Pointe-Noire, toute la journée de mardi.
Reste à savoir jusqu’où ira ce président pour rester au pouvoir. L’opposition n’hésite pas à parler d’un "coup d’Etat constitutionnel". Plusieurs associations ont dénoncé les violences policières mais aussi la détention d’opposants ou de militants sans motifs valables. Mercredi après-midi six cadres de l’opposition ont d’ailleurs été arrêtés.