La police congolaise a arrêté et placé en garde à vue samedi soir un journaliste de la chaîne de télévision francophone TV5 Monde, originaire de la République démocratique du Congo, a-t-on appris du concerné et d'un responsable local. "J'ai été interpellé et gardé à vue par la police de Bétou, (une localité à quelque 1000 km au nord-est de Brazzaville) qui m'a entendu sur procès verbal", a déclaré Alain Shungu. "J'ignore le motif de mon arrestation, mais la police me parle d'un examen de situation", a ajouté le journaliste qui assurait lors de son interpellation la couverture médiatique des activités d'une agence onusienne.
Une mission des Nations Unies. "M. Shungu sera transféré dimanche à Impfondo", chef-lieu du Département de la Likouala (nord) dont Bétou fait partie, sans donner plus de détails, selon une source policière, qui a requis l'anonymat. Le porte-parole de la police, le colonel Jules Monkala Tchoumou, n'a pu être joint dans l'immédiat. Le journaliste Alain Shungu, 55 ans, était arrivé à Bétou mercredi muni d'un ordre de mission du Programme des Nations unies pour la population (UNFPA), pour y couvrir l'évaluation de ses activités et la journée internationale des réfugiés le 20 juin, a-t-il indiqué. Ancien correspondant de Radio France Internationale (RFI) et de la chaîne africaine 3A Télésud, Alain Shungu est actuellement correspondant au Congo de TV5 Monde. Il est également directeur d'Equateur services, une chaîne de télévision privée proche du pouvoir de Brazzaville. La localité de Bétou où il a été arrêté est située sur la rive droite de l'Oubangui, un fleuve servant de frontière naturelle entre la République démocratique du Congo (RDC), le Congo-Brazzaville et la République centrafricaine (RCA).
Des précédents. Depuis 2010, plusieurs vagues de personnes en provenance de la RDC et de la RCA ont trouvé refuge à Bétou. Le 23 mars, en marge de la présidentielle remportée par le président Denis Sassou Nguesso qui cumule 32 ans à la tête du Congo, deux journalistes de l'AFP et un journaliste du quotidien français Le Monde avaient été interpellés par les forces de sécurité.