Emmanuel Macron plaide pour une Europe plus solidaire sur la Défense ou la protection des frontières. C'est ce qu'il a soutenu lors d'une interview à plusieurs journaux continentaux, dont Le Figaro, jeudi, jour de son premier Conseil Européen. A Bruxelles, il est attendu avec espoir, mais aussi avec une certaine prudence et un brin d'ironie.
"Besoin de volontarisme." L'espoir d'abord, parce que le nouveau président français incarne le renouveau que les européens appellent de leurs vœux. Tous évoquent un nouveau contexte, une Europe qui peut se réformer pour ne plus être un problème, mais plutôt une solution. "On va justement avoir besoin de volontarisme", explique un diplomate de haut rang.
Pour autant, la partie n'est pas encore gagnée pour Emmanuel Macron. Quelles idées retenir de son programme européen ? "Il va faire des réformes en France", répondent les partenaires. Pour peser sur les débats du moment en Europe comme la Défense, le détachement des travailleurs ou la protection contre le dumping chinois, il va falloir mettre la maison France en ordre.
"Qu'il règle ses problèmes avec ses ministres." Parfois, c'est un sourire en coin qui se dessine sur le visage des diplomates européens lorsque le nom d'Emmanuel Macron est évoqué. L'Elysée affirme avoir préparé étroitement ce sommet avec les Allemands, comme avec le "Mitterrand-Kohl" à l'époque. Berlin, de son côté, évoque seulement un coup de fil lundi dernier. "Mitterrand-Kohl, on attend de voir", ironise un ambassadeur sceptique, qui ajoute : "Il faudrait peut-être d'abord qu'il règle ses problèmes avec ses ministres." C'est ce qu'il espère avoir fait mercredi, avec l'annonce d'un nouveau gouvernement.