Selon toute vraisemblance, Hillary Clinton sera la candidate du parti démocrate en vue de la présidentielle de novembre. La 67e secrétaire d’Etat des Etats-Unis vient en effet de franchir mathématiquement la barre du nombre de délégués nécessaires. Sauf que son adversaire, Bernie Sanders, n’a pas dit son dernier mot et entend lutter jusqu’au bout. Des primaires sont encore organisées dans six Etats, dont la Californie, dans la nuit de mardi à mercredi.
"C'est fait, mais..." "C’est fait", estime Constance Borde, représentante en France du parti démocrate. "Mais c’était fait aussi en 2008, quand Obama s’est présenté face à Hillary. Ils sont quand même allés à la convention et il fallait attendre le vote dans la salle pour savoir qui allait gagner. Et beaucoup de gens qui auraient pu soutenir Hillary ont changé pour Obama. Ce ne sera pas le cas pour Bernie Sanders. Je pense qu’il n’a pas la popularité ni le charisme qu’avait Obama. Mais ça peut arriver", tempère-t-elle sur Europe 1.
"Ce que fait Bernie Sanders est tout à fait justifié". Il faudrait tout de même un miracle à celui qui est désormais surnommé "Don Quichotte", pour rattraper son retard de 800 délégués sur sa rivale. Son abnégation a en tout cas créé une "division" au sein du parti, de l’avis même de Constance Borde. "Mais je tiens à dire que Bernie Sanders a fait beaucoup de bien au parti et je trouve que ce qu’il fait est tout à fait justifié", continue-t-elle. "Je trouve que le parti démocrate est devenu très à droite depuis Bill Clinton et il est temps que quelqu’un le remette sur pied. J’espère seulement que les supporters de Bernie Sanders iront voter pour Hillary si elle est investie."
Obama "va la mettre sur la bonne voie". Constance Borde estime par ailleurs qu’Hillary Clinton "a déjà fait beaucoup de cadeaux à Bernie Sanders en changeant ses opinions." Sa dernière carte pour réunir tous les électeurs démocrates sous la même bannière s'appellerait donc… Barack Obama. "Obama peut jouer un rôle énorme dans la campagne d’Hillary. C’est ça qui va la mettre sur la bonne voie. Il va sûrement dire à quel point elle a bien travaillé pour lui et je pense que ça va convaincre beaucoup de monde", estime Constance Borde. À moins que ses affaires judiciaires ne viennent contrarier les plans de l’ancienne première dame, avant la convention du parti, du 25 au 28 juillet prochain.