Bernard Cazeneuve tape du poing sur la table. Alors que les ministres de l'Intérieur de l'Union européenne se réunissent lundi à Amsterdam pour le lancement officiel du Centre européen de contre-terrorisme, le Français Bernard Cazeneuve a pris la plume pour écrire à ses partenaires.
"Selon plusieurs services de renseignement européens, des milliers de passeports volés par Daech en Syrie ou en Irak pourraient être utilisés par des terroristes camouflés en réfugiés pour rentrer en Europe", peut-on lire dans sa lettre. En fait, les Français ont le sentiment que, obsédés par le problème de l'accueil des migrants, leurs voisins négligent le risque terroriste.
Un contrôle insuffisant. Car certains pays ne contrôlent toujours pas suffisamment les documents d'identité. La Grèce et la Hongrie, par exemple, deux points d'entrée dans l'espace Schengen, interrogent très peu les bases de données, notamment celles d'Interpol, qui permettraient de détecter les faux passeports. La France veut que cette consultation devienne systématique, surtout en Italie et en Grèce, où sont censés être filtrés les demandeurs d'asile. "Le risque, c'est qu'il y ait un autre attentat. Et là, ce sera la fin de Schengen", explique-t-on dans l'entourage de Bernard Cazeneuve.