Les délégués opposés à Donald Trump à la convention républicaine de Cleveland ont bruyamment perturbé les travaux lundi, pendant plusieurs minutes, prenant le prétexte d'un vote de procédure pour démontrer leur profond rejet du milliardaire.
Slogans, cris et sifflets. C'est lors d'un vote de routine dans la salle omnisports Quicken Loans Arena afin d'adopter le règlement de la convention, que les délégués anti-Trump ont manifesté leur mécontentement, hurlant et sifflant contre les responsables républicains qui tenaient à faire adopter la motion sans vote. Les délégués rebelles voulaient au contraire un scrutin afin de mettre un chiffre sur la désunion au sein du parti. Mais au moment crucial de l'adoption de la motion, le marteau du président de séance est tombé implacablement, ignorant les objections des protestataires, dont les micros n'étaient pas allumés. "Un vote!" s'est époumonée Diana Shores, une déléguée de Virginie, debout sur une chaise avec d'autres insurgés.
Des groupes concurrents de délégués, pro- et anti-Trump ont alors chacun donné de la voix. Dans les délégations de l'Oklahoma ou de l'Alabama, debout, hommes et femmes aux couleurs du milliardaire se sont mis à scander le nom de Donald Trump, dominant en termes de décibels leurs opposants. Après une nouvelle objection du président de la délégation de l'Utah, Phill Wright, le responsable de séance s'est résolu à l'entendre formellement, mais c'était pour mieux la rejeter, affirmant qu'elle ne remplissait pas les critères. "Voilà comment les chemises brunes se comportent", dit entre ses dents Gordon Humphrey, qui avait soumis plus tôt une requête officielle, signée selon lui par des délégués issus de neuf Etats pour réclamer un scrutin formel. "Je ne suis pas surpris, mais je suis dégoûté". La demi-heure de flottement marque ainsi spectaculairement la fin du mouvement des anti-Trump.
Sécurité maximale. A Cleveland, les autorités locales et fédérales ont pris des mesures de sécurité exceptionnelles pour la convention. Elles étaient déjà inquiètes après les attentats de Paris et Bruxelles, et celui d'Orlando (Floride). La mort le 7 juillet de cinq policiers à Dallas abattus par un ancien combattant américain, l'attentat de Nice jeudi soir et la mort dimanche de trois autres policiers à Baton Rouge (Louisiane), tués par un ancien Marine ayant servi en Irak, ont encore ajouté à la tension ambiante.