De nombreux responsables politiques, dont Angela Merkel et Emmanuel Macron, seront mercredi et jeudi à Bonn pour tenter de redonner un élan au combat climatique, handicapé par la décision de Donald Trump de quitter l'accord de Paris.
Début d'une kyrielle de discours. Après le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, la chancelière allemande et le président français donneront mercredi après-midi le coup d'envoi d'une kyrielle de discours, plus de 150 ministres et responsables gouvernementaux devant se succéder en deux jours à la tribune de la 23ème conférence de l'ONU sur le climat, la COP23, réunie jusqu'à vendredi dans l'ancienne capitale fédérale.
Des mesures indispensables. Adopté par la communauté internationale en décembre 2015, l'accord de Paris vise à contenir le réchauffement planétaire sous 2°C par rapport à la période pré-industrielle. Dans une lettre ouverte soulignant "l'urgence climatique", 18 ONG environnementales appellent les deux dirigeants à faire de la transition écologique en Europe leur "priorité". "2016 fut l'année la plus chaude jamais enregistrée et 2017 est en voie de battre les records en matière de catastrophes climatiques extrêmes", soulignent-elles.
Emmanuel Macron va devoir convaincre... A Bonn, le président français va devoir convaincre que la France reste engagée sur la question climatique, malgré l'abandon la semaine dernière de l'objectif du nucléaire pour l'année 2025. Le président de la République va aussi devoir rassurer, car il veut s'imposer comme un leader sur le climat face à Donald Trump mais la France est loin d'être exemplaire. Elle s'est engagée à ce qu'en 2020, les énergies vertes représentent 23% de la consommation d'électricité, or on atteint à peine 16% aujourd'hui. Emmanuel Macron prononcera son discours à la tribune juste après Angela Merkel.
... Angela Merkel aussi. La chancelière allemande est elle aussi très attendue, pour des raisons différentes. Si l'Allemagne a décidé d'arrêter le nucléaire, elle le compense par des centrales à charbon, perçues comme incontournables par Angela Merkel. Greenpeace International l'appelle à abandonner le charbon, sous peine de manquer ses objectifs climatiques. Or, comme l'explique Jennifer Morgan, directrice de l'ONG, Angela Merkel, qui avait présidé la première COP en 1995 à Berlin en tant que ministre de l'Environnement, "a été pendant des années une grande championne du climat. Nous l'avons vu cet été lorsque le G20 est devenu un G19 climat", après la décision de Donald Trump de retirer les États-Unis de l'accord de Paris.
Des négociations difficiles sur les énergies fossiles. "De nombreux négociateurs ne sont pas contents de la manière dont les États-Unis se sont comportés dans certaines des discussions", souligne Alden Meyer, de l'ONG scientifique Union of concerned scientists. "Et des choses comme l'initiative sur les énergies fossiles n'ont pas rendu les choses plus faciles". Lors d'une réunion organisée par la Maison-Blanche lundi soir à Bonn, des conseillers de l'administration Trump et des dirigeants d'entreprises énergétiques américaines sont venus défendre les énergies fossiles, une soirée bousculée par des défenseurs des énergies vertes.