La Corée du Nord a échoué dimanche à effectuer un nouveau tir de missile, moins de 24 heures après une gigantesque parade militaire lors de laquelle elle s'est déclarée prête à riposter par le nucléaire à toute attaque atomique.
"Le missile a presque immédiatement explosé". "Le commandement des forces américaines dans le Pacifique a détecté et suivi ce que nous estimons être un tir de missile nord-coréen a 11h21 heure de Hawaï (22h21 à PAris), le 15 avril, depuis le site de Sinpo", sur la façade océanique du pays, a déclaré Dave Benham, son porte-parole : mais "le missile a presque immédiatement explosé", a-t-il affirmé, confirmant les informations du ministre sud-coréen de la Défense quelques minutes plus tôt.
Ni Séoul ni Washington n'ont précisé quel type de missile avait été testé dimanche matin par Pyongyang. Dans un communiqué, le ministre américain de la Défense, James Mattis, a précisé que "le président (Donald Trump) et son équipe de conseillers militaires sont au courant de ce dernier tir de missile raté par la Corée du Nord" : "Le président n'a pas plus de commentaire à faire", a ajouté le patron du Pentagone.
Une communauté internationale inquiète. Le ministère des Affaires étrangères britannique s'est lui déclaré "inquiet" face à ce nouveau tir, affirmant "suivre la situation de près". De fait, ce test était largement attendu de la part du régime de Pyongyang, alors que la tension est au plus haut avec les États-Unis depuis que le président Trump a affirmé jeudi sa volonté de "traiter" le "problème" nord-coréen.
Certains pensaient même que le régime dirigé par Kim Jong-Un allait tenter de réaliser le sixième test nucléaire de son histoire, alors même que le vice-président américain Mike Pence est en route pour Séoul où il doit arriver dimanche, dans le cadre d'une tournée asiatique programmée de longue date.
Une grande démonstration de force. Ce tir raté est donc intervenu au lendemain d'un gigantesque show militaire organisé par le régime de Pyongyang samedi, pour le 105ème anniversaire de la naissance du fondateur de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), Kim Il-Sung. Parade lors de laquelle l'armée nord-coréenne a exhibé une soixantaine de missiles, et notamment ce qui semblait être un nouveau type de missile balistique intercontinental.
Samedi, des dizaines de milliers de soldats des armées de Terre, de l'Air et de la Marine, ont défilé au pas de l'oie devant le dirigeant du régime nord-coréen, Kim Jong-Un. Puis un défilé de chars avait suivi, avant la présentation de 56 missiles de dix types différents montés sur des semi-remorques, dont des missiles lançables depuis des sous-marins.
"Adresser un message sans équivoque aux États-Unis". Pour ce pays communiste isolé sur la scène internationale, il s'agissait d'adresser "un message sans équivoque aux États-Unis après les propos de l'administration Trump et ses initiatives militaires", confirme Evans Revere, du centre de recherches Brookings Institution à Washington.
La Chine a estimé vendredi qu'un "conflit pouvait éclater à tout moment" : quiconque en sera à l'origine "devra assumer une responsabilité historique et en payer le prix", a martelé le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, répétant que "le dialogue est la seule issue".