Les présidents russe Vladimir Poutine et français Emmanuel Macron appellent à des "négociations directes" avec la Corée du Nord pour faire baisser les tensions après le dernier tir de missile, a annoncé vendredi le Kremlin. Lors d'un entretien téléphonique, les deux chefs d'Etat "se sont montrés unis concernant le caractère inadmissible d'une poursuite de l'escalade" dans la péninsule coréenne, explique le Kremlin dans un communiqué.
Celui-ci ajoute que Vladimir Poutine et Emmanuel Macron se sont accordés sur "la nécessité de résoudre cette situation extrêmement compliquée exclusivement par des moyens politiques et diplomatiques, par la reprise de négociations directes". Ils ont par ailleurs "fermement condamnés les actions provocatrices de la Corée du Nord, qui violent grossièrement les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU", selon le Kremlin.
La France, favorable au renforcement des sanctions. De son côté, l'Elysée a simplement indiqué dans un communiqué que "les deux chefs d'Etat ont souligné la gravité de la situation face aux provocations répétées de Pyongyang pour la paix et la sécurité internationales". Sans mentionner l'entretien téléphonique entre les deux présidents, le Quai d'Orsay s'est prononcé pour un renforcement des sanctions contre Pyongyang. "La France est prête à travailler, notamment au sein du Conseil de sécurité des Nations unies et de l'Union européenne, au renforcement des mesures de nature à convaincre le régime de Pyongyang qu'il n'a aucun intérêt à l'escalade et à l'amener à la table des négociations", a expliqué la porte-parole de la diplomatie française, Agnès Romanet-Espagne. "Ce programme appelle une réponse intransigeante de la communauté internationale pour préserver le régime de non-prolifération, la norme du droit ainsi que la paix et la sécurité internationales", a-t-elle ajouté.
Un "tir provocateur" au-dessus du Japon. Ces réactions arrivent après un nouveau tir de missile nord-coréen ayant survolé le Japon, moins d'une semaine après l'adoption par le Conseil de sécurité de l'ONU d'une huitième série de sanctions pour tenter de convaincre le pays reclus de renoncer à ses programmes balistique et nucléaire. Le Kremlin a "condamné fermement" plus tôt vendredi ce "nouveau tir provocateur" du régime de Pyongyang, tandis que la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a dénoncé la "rhétorique agressive de Washington" dans ce dossier.
La Russie et la Chine, alliés de Pyongyang. La nouvelle résolution sanctionnait le sixième essai nucléaire nord-coréen, de loin le plus puissant et qui concernait selon Pyongyang une bombe H suffisamment petite pour équiper un missile. La Russie, tout comme la Chine --principal allié et soutien économique de Pyongyang-- ont approuvé cette résolution tout en forçant Washington à revoir à la baisse son projet initial, qui prévoyait notamment un embargo total sur le pétrole et le gel des avoirs du dirigeant nord-coréen.