La méthode fait froid dans la dos. Le ministre de la Défense de la Corée du Nord a été exécuté, assurent les services de renseignements sud-coréens (NIS). Le régime de Kim Jong-Un lui aurait tiré un obus dessus car le haut responsable avait montré des signes d'insubordination. Les détails de l'affaire sont difficilement vérifiables.
Endormi devant Kim. Le mois, un responsable du NIS a expliqué que des centaines de personnes avaient assisté à l'exécution du ministre de la Défense, tombé en disgrâce pour avoir montré son mécontentement envers la gouvernance de Kim Jong-Un, avoir fait fi de ses ordres à plusieurs reprises et s'être endormi lors d'un rassemblement présidé par le dictateur. Le NIS a également dit être en possession de rapports non confirmés selon lesquels le ministre se serait rendu coupable d'un acte de trahison.
La presse, en particulier les médias sud-coréens, a expliqué par le passé, sans que cela puisse être confirmé, que cette méthode d'exécution était destinée à impressionner les esprits, pour faire des exemples. Mais ces informations n'ont jamais été confirmées.
Une lutte de pouvoir ou une frustration ? L'exécution le mois dernier de Hyon Yong-Chol est peut-être aussi le signe d'une lutte de pouvoir au sommet du régime communiste, après la décision de Kim Jong-Un d'annuler une visite prévue à Moscou la semaine dernière pour cause de "problèmes internes". Un professeur à l'Université des études nord-coréennes de Séoul, a toutefois jugé cette exécution surprenante. Le ministre "était perçu comme l'un des trois responsables militaires les plus proches de Kim Jong-Un", a déclaré Yang Moo-Jin. "Un dirigeant inexpérimenté comme Kim peut être tenté par des décisions provocantes et dramatiques à l'excès. (....) A mes yeux, la situation est assez inquiétante", a dit Yang Moo-Jin. "Cela laisse entendre que Kim Jong-Un est frustré politiquement".
Si cette exécution au canon anti-aérien était confirmée, il s'agirait d'une nouvelle démonstration du caractère impitoyable du jeune dirigeant nord-coréen face au manque de loyauté supposé de certains dignitaires, y compris ceux de très haut rang. Fin 2013, Kim Jong-Un avait fait exécuter son oncle et ancien mentor, accusé entre autres de corruption et de trahison.