Folie des grandeurs et caprice de star. En visite dans "son" aéroport de Pyongyang en novembre 2014, Kim Jong-Un avait alors peu goûté le style architectural. Qu'à cela ne tienne, le leader de la Corée du Nord avait ordonné la destruction sur le champ du bâtiment, et commandé un nouveau terminal, plus grand, plus beau, à la mesure de sa démesure. C'est ce nouveau terminal international que le chef de l'Etat nord-coréen a inauguré mercredi en grande pompe, comme le rapporte Les Echos.
Des projets pharaoniques en pleine sécheresse. Un terminal six fois plus vaste que le précédent, dont les couloirs et les salles d'attente risquent fort de sonner creux tant le trafic aérien vers Pyongyang et la Corée du Nord, pays quasiment coupé du monde, reste limité. Des travaux titanesques qui n'ont pas suffi pour satisfaire Kim Jong Un, puisqu'il s'est montré une nouvelle fois mécontent du rendu final. Et a appelé illico de ses vœux la construction d'une autoroute et d'une ligne de train à grande vitesse pour se consoler. Surprenant, quand on sait que le pays traverse actuellement la pire sécheresse depuis 100 ans et que la population est soumise à rude épreuve. Même l'agence d'Etat, KCNA affirme que 30% des rizières du pays sont en train de se dessécher.
Le maître d'oeuvre exécuté ? Un Nord-coréen en particulier semble aussi avoir souffert des caprices de Kom Jong Un. S'il est toujours difficile de vérifier la véracité de telles informations quand il s'agit du régime de Pyongyang, le site britannique The Independent (en anglais) explique que le maître d'œuvre de l'aéroport, un cacique du parti communiste nommé Ma Won-chun, n'était pas présent lors de la cérémonie d'inauguration. Le site The Diplomat (également en anglais) avance qu'il aurait même été exécuté par le régime pour son incompétence.
Une piste que semble confirmer cette déclaration de Kim Jong Un à KCNA lors de la cérémonie d'inauguration : "Des défauts ont été repérés dans la dernière phase de construction. Les designers ont échoué à exprimer l'idée que se fait le parti d'une beauté architecturale qui préserverait l'identité nationale et celle du Juche (l'idéologie dominante en Corée du Nord, élaborée par Kim Il-sung, le grand père de Kim Jong-un).