Une tentative de créer de la pluie artificielle en Corée du Sud pour lutter contre la pollution de l'air a échoué, a annoncé lundi le gouvernement, qui manque de solutions face à ce problème de santé publique largement attribué à la Chine.
Des pluies pour faire chuter les particules de pollution. De nombreux Sud-Coréens ont reproché aux usines chinoises la responsabilité d'un grave épisode de pollution qui a récemment plombé l'air pendant trois jours. Vendredi, l'Administration météorologique coréenne (AMC) a fait décoller un avion dans l'espoir de provoquer de la pluie en ensemençant les nuages avec des particules d'iodure d'argent. L'idée était que ces précipitations artificielles entraînent dans leur chute les particules de pollution.
Seulement une pluie faible et brumeuse. Les premières évaluations de cette expérience sont cependant décevantes, a indiqué lundi l'AMC. Une pluie faible et brumeuse a été détectée pendant quelques minutes, a précisé l'agence, mais "aucune précipitation conséquente n'a été observée". "En dépit de sa réussite ou de son échec, cet essai était une occasion d'accumuler les technologies nécessaires en vue d'une commercialisation plus rapide de l'ensemencement de nuages", a-t-elle poursuivi. Un rapport complet sur cette expérience est attendu en février.
La pollution chinoise, "une catastrophe naturelle" selon Séoul. Le problème de la pollution de l'air n'est pas aussi grave en Corée du Sud qu'en Chine, plus grand pollueur du monde qui suffoque régulièrement dans un air irrespirable. En Chine, le charbon génère notamment les trois quarts de l'énergie, selon l'Agence internationale de l'énergie. Mais la situation est suffisamment préoccupante pour que le président sud-coréen Moon Jae-in ait demandé la semaine dernière à ses conseillers de traiter le sujet comme "une catastrophe naturelle". Il a appelé à une meilleure coopération avec Pékin, évoquant "de graves inquiétudes concernant les 'poussières fines' venues de Chine", en référence au nom utilisé en Corée du Sud pour désigner les particules fines dites PM2,5, considérées comme les plus nocives pour la santé.
En Chine, des taux en baisse mais qui restent au-dessus des recommandations. Les Chinois font cependant des progrès. D'après une étude récente, les niveaux urbains de PM2,5 ont été réduits en moyenne de près d'un tiers sur quatre ans. Mais les taux restent largement supérieurs aux recommandations par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Et les niveaux de pollution en Corée du Sud grimpent parfois, quand les vents transportent ces particules PM2,5 par dessus la mer qui sépare les deux pays. La Corée du Sud a fermé cinq centrales à charbon vieillissantes en 2018 pour tenter d'améliorer la qualité de son air.