L'ancienne présidente sud-coréenne Park Geun-hye a présenté mardi ses excuses à son pays, à son arrivée dans les locaux des enquêteurs judiciaires où elle devait être interrogée dans le cadre de la vaste affaire de corruption qui a débouché sur sa destitution.
Accusée de corruption. "Je suis désolée pour tous ces gens. Je coopérerai sincèrement avec les enquêteurs", a déclaré Park Geun-hye devant les journalistes sur les marches du bâtiment. Il s'agissait de ses premiers commentaires adressés directement au public depuis sa destitution le 10 mars. L'ex-présidente, qui est âgée de 65 ans, est accusée, avec une de ses amies, Choi Soon-sil, d'avoir fait pression sur des grandes entreprises pour qu'elles fassent des dons à deux fondations qui soutenaient ses projets politiques. Le ministère de la Culture sud-coréen a annoncé lundi la suppression des licences accordées à ces deux fondations.
Jusqu'à 10 ans de prison. Park Geun-hye, qui nie toute action illégale, a perdu son immunité présidentielle avec sa destitution et est donc susceptible d'être jugée. Elle encourt plus de dix ans de prison si elle est reconnue coupable d'avoir touché des pots-de-vin des patrons de grands conglomérats. Plusieurs centaines de ses partisans s'étaient rassemblés lundi devant son domicile, situé dans le quartier résidentiel de Gangham à Séoul, pour la voir partir à son rendez-vous judiciaire. Les caméras de télévision l'ont suivie alors qu'elle partait dans une berline noire, escortée par la police. L'ex-présidente était accompagnée par deux de ses avocats. L'un d'entre eux, Yoo Yeong-ha, est surnommé "Gilet pare-balles". C'est son porte-parole juridique depuis le début de l'affaire en octobre dernier.
Park Geun-hye a refusé que son interrogatoire soit enregistré par les caméras vidéo, a annoncé le parquet. L'interrogatoire devrait durer plusieurs heures, jusque tard dans la soirée, avait auparavant déclaré un représentant du parquet.
Une nouvelle élection le 9 mai. Une élection présidentielle aura lieu le 9 mai prochain pour choisir un successeur à Park Geun-hye. C'est un membre de l'opposition libérale, Moon Jae-in qui est en tête dans les sondages. "Nous voulons que l'ancienne présidente Park dise la vérité et demande le pardon. Nous sommes tous égaux devant la loi", a déclaré le porte-parole du candidat Moon. "Découvrir la vérité est la première étape pour l'unité du peuple."