Plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi près de l'ambassade américaine à Séoul contre le projet de bouclier antimissile américain Thaad en Corée du Sud, selon un journaliste de l'AFP sur place. "Non au Thaad, non à Trump", proclamaient des pancartes brandies par les protestataires. Un reporter de l'AFP a estimé la foule à environ 4.000 personnes. La police n'a fourni pour sa part aucune estimation.
Un système contesté. Cette manifestation intervient en plein regain de tension dans la péninsule autour du programme nucléaire nord-coréen, et alors que le président sud-coréen Moon Jae-In se rend à Washington la semaine prochaine pour une première rencontre avec son homologue américain Donald Trump. Avant son arrivée au pouvoir en mai, le nouveau président sud-coréen s'était montré très réservé quant à l'opportunité de déployer le système Thaad, annoncé en 2016 par la précédente chef de l'Etat conservatrice pour contrer les menaces de la Corée du Nord. Le nouveau président avait annoncé le 8 juin le gel de ce déploiement, qui a déjà commencé, en attendant le résultat d'une évaluation de son impact environnemental.
La Chine également en colère. Le bouclier antimissile suscite une vive opposition dans le district méridional de Seongju, où il doit être déployé. Ses détracteurs estiment qu'il présente des risques pour la santé et pour l'environnement, et qu'il ferait en plus de Seongju une cible prioritaire pour la Corée du Nord. Le déploiement de Thaad, destiné à faire face aux menaces nord-coréennes, provoque aussi la colère de la Chine. Pékin considère que le puissant radar du système est susceptible de réduire l'efficacité de ses propres systèmes de missiles, en permettant aux Américains de mieux les surveiller. Principal partenaire économique de la Corée du Sud, la Chine a pris une série de mesures considérées à Séoul comme des sanctions économiques.