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Thibaud Hue / Crédit photo : Handout / Gumi City Council / AFP , modifié à
En Corée du Sud, un robot employé comme fonctionnaire municipal semble s'être jeté du haut d'un escalier, et une enquête a été ouverte pour déterminer les raisons de cette chute. Si la thèse du "suicide" est avancée, cela est-il possible ?

En Corée du Sud, une enquête insolite a été ouverte par la police : un robot se serait de lui-même jeté dans les escaliers. Dans le pays, les automates et robots hyper intelligents font partie de la vie quotidienne. Ce robot a défrayé la chronique : il est employé comme fonctionnaire municipal et il aurait trop travaillé, selon la presse locale, qui évoque donc le premier suicide de robot dans le pays.

La scène du drame est très surprenante : un robot blanc cylindrique, disloqué au pied d'un escalier, des fonctionnaires bouleversés. Pour la Corée du Sud, où les androïdes pullulent, c'est une évidence : la machine s'est suicidée.

"Fort possible que quelque chose se soit bloqué ou qu'un composant ait sauté"

Mais Raja Chatila, professeur émérite de robotique à la Sorbonne, est formel : c'est un non-sens. "Il est fort possible que quelque chose se soit bloqué ou qu'un composant ait sauté. Pourquoi interpréter ça comme un suicide ? C'est là que je suis le plus surpris. Parce qu'une machine d'abord n'a pas conscience de son existence. Donc elle peut pas dire 'je suis déprimée, je vais mettre fin à ça'. C'est quelque chose qui tombe en panne. Nous avons une capacité inouïe à attribuer aux choses des caractéristiques humaines ou animales qu'ils n'ont pas."

Mais malgré cette évidence, l'affaire est prise très au sérieux. Une enquête est ouverte, des pièces ont même été collectées pour être analysées. Une sorte d'autopsie  et du jamais vu pour un peuple qui croit voir là, le premier suicide d'un robot.