À Singapour, le confinement finalement prolongé à juin : un habitant témoigne

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Ariel Guez

Au micro d'Europe 1, Willem Nabaro, résident de Singapour depuis plus de 20 ans, raconte l'évolution de son quotidien depuis le début du confinement, qui a été prolongé jusqu'à début juin. Il explique que les règles sont bien suivies et appliquées, alors que les mesures du confinement ont été durcies et les sanctions en cas de non-respect du port du masque obligatoire alourdies.

Pour tenter d'endiguer l'épidémie de coronavirus, Singapour prolonge son confinement, imposé depuis début avril, jusqu'à début juin. Le pays d'Asie du Sud-est avait réussi dans un premier temps à contenir la propagation du virus grâce à une stratégie de contrôle très stricte et de traçage des contacts avec les personnes contaminées, mais il fait face à une deuxième vague depuis le début du mois d'avril.

Invité du journal de la mi-journée sur Europe 1, Willem Nabaro, résident de la Cité-État depuis 23 ans, explique que cette hausse de cas déclarés à Singapour est bien spécifique. "La plupart des gens contaminés étaient des travailleurs étrangers qui sont tous dans des dortoirs ensemble. Quand on est tous ensemble, le risque de contamination est plus élevé", explique-t-il au micro d'Europe 1. 

Aller au marché selon votre numéro de carte d'identité

Conséquence de cette hausse : initialement prévu le 4 mai, le déconfinement de Singapour se déroulera, si la situation sanitaire le permet, à partir début juin. Et du côté des autorités, pour ne pas risquer un nouveau prolongement de la période de distanciation sociale, les mesures se sont durcies, raconte Willem.

"Avant, on pouvait aller au marché quand on voulait. Mais maintenant, le gouvernement a mis des directives en place : si le numéro de votre carte d'identité se termine par un chiffre pair, on peut y aller les jours pairs et si le numéro de votre carte d'identité se termine par un chiffre impair, alors vous pouvez y aller les jours impairs", cite comme exemple Willem Nabaro.

650 euros d'amende en cas de récidive de non-port du masque

Le port du masque est devenu obligatoire, sous peine de lourdes sanctions. "Si on ne porte de masque et qu'on se fait contrôler, c'est directement une amende 300 dollars d'amende, l'équivalent de 200 euros", alors qu'avant, raconte Willem, les policiers étaient plus dans la prévention et expliquaient pourquoi il était nécessaire de porter des protections individuelles. En cas de récidive, explique Willem, "c'est directement 1.000 dollars (650 euros)", avec le risque d'être poursuivi en justice.

Forcément, continue Willem, "les rues de Singapour sont assez vides", et gare à qui voudrait enfreindre le port du masque pour aller faire ses courses. "Si on ne porte pas de masques, on ne peut pas rentrer dans le magasin et si on essaye, la police est alertée et viens vous coller une amende".

À Singapour, "le confinement est bien suivi", poursuit Willem. "Tout le monde est conscient qu'on doit faire un effort pour battre le virus (...) Les Singapouriens suivent la règle et font attention". "On le voit dans la rue : tout le monde va vous regarder d'un œil bizarre si vous ne portez pas votre masque correctement", conclut-il.