Face à la crise du coronavirus, désormais considérée comme une "pandémie mondiale" par l'OMS, le confinement continue en Italie. Et il se durcit même. Tous les commerces sont désormais fermés sauf pour la santé et l’alimentation. Mais ce confinement pose problème. Il n’y a plus d’obsèques organisées. Les corps s’entassent, la maladie ayant fait 827 morts dans la péninsule où l'on dénombre plus de 12.000 cas. Or, il y a désormais trop de morts par rapport aux capacités des morgues dans les hôpitaux.
Il y a deux semaine, Camillo Bertocchi ne comptait dans sa commune d’Alzano Lombardo (13.000 habitants), en Lombardie, que deux personnes infectées. Aujourd’hui, les malades du coronavirus sont 70. Ce jeune maire est débordé, surtout que les dépouilles s’accumulent."Habituellement, à cette période de l’année, on a quatre décès sur la commune. Là, on en a 22. Les crématoriums sont saturés, beaucoup de morts attendent pour une crémation ou pour être enterrés au cimetière", explique-t-il à Europe 1. "Mais on ne peut pas faire de funérailles publiques, c’est interdit désormais. Les familles ne peuvent pas dire au revoir à leurs proches décédés et les accompagner au cimetière, c’est très douloureux."
Le désespoir des familles hante Jonathan Lobati, le maire d’une commune voisine. Il réfléchit déjà à un moyen de rendre hommage aux disparus, une fois la crise passée. "Fin mars, ou peut-être en avril, on fera de grandes cérémonies pour rappeler le souvenir de ces personnes", glisse-t-il. Mais Pour l’instant, cet édile se consacre à la situation actuelle dans sa commune, et qui s’aggrave de jour en jour, avec trois fois plus de décès qu’en temps normal.