L'Allemagne a classé vendredi la France entière, y compris les territoires d'outre-mer, comme zone à "haut risque" d'infection au Covid-19, a annoncé l'institut sanitaire Robert Koch. Ce classement implique notamment pour la plupart des voyageurs en provenance de France d'observer une période de quarantaine à l'arrivée et de disposer d'un test négatif de moins de 48 heures, précise l'institut de veille épidémiologique sur son site internet. Jusqu'ici, seul le département frontalier de la Moselle était classé par le voisin allemand comme zone à "haut risque" en raison d'une forte circulation des variants.
Angela Merkel avait annoncé jeudi soir que l'Allemagne s’apprêtait à classer la France en zone à "haut risque". "Lorsqu'on observe les taux d'incidence c'est tout simplement de fait une nécessité (...) un processus pratiquement automatique", avait déclaré la chancelière allemande lors d'une conférence de presse à Berlin.
Les taux d'incidence, qui mesurent le nombre d'infections pour 100.000 habitants au cours des 7 derniers jours, dépassent dans de nombreux départements français le seuil des 200. Il s'établissait vendredi en Allemagne à 119 environ en moyenne nationale.
Inquiétudes à la frontière et négociations
La question à présent est de savoir si la décision allemande va ou non entraîner la mise en place de contrôles stricts aux frontières, comme l'Allemagne l'a dernièrement fait avec la Pologne et avant cela avec la République tchèque et le Tyrol autrichien. La chancelière a toutefois laissé entendre que la France pourrait bénéficier d'un traitement de faveur, avec uniquement des contrôles aléatoires et non systématiques.
Le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes, Clément Beaune, "négocie l’allègement des modalités (d’une telle décision) pour éviter la fermeture de la frontière", indique son entourage.
L'inquiétude de part et d'autre de la frontière grandit néanmoins. Des députés français et allemands ont demandé jeudi de "convoquer le plus rapidement possible (...) une réunion extraordinaire du Comité franco-allemand de coopération transfrontalière" face au durcissement en vue "des règles restrictives dans les bassins de vie transfrontaliers entre la France et l’Allemagne".