Le 24 janvier, sur Europe 1, il racontait sa mise en quarantaine et l'ambiance de ville fantôme qui régnait à Wuhan, épicentre de l'épidémie de coronavirus. Jeudi, l'expatrié Philippe Uzan, qui réside toujours dans la métropole de 11 millions d'habitants, s'est à nouveau exprimé sur notre antenne, pour décrire ses conditions de vie. "Le quotidien s'est endurci", témoigne-t-il.
A Wuhan, toute sortie est maintenant complètement interdite dans la ville. "On est vraiment contrôlé. On ne peut pas sortir de la résidence, sauf pour aller chercher la nourriture qu'on a commandé", explique Philippe Uzan, "cloîtré" chez lui depuis début février, au micro de Nathalie Lévy. "C'est une sorte de 'prison libérée'". Et si les habitants de sa résidence tentent de sortir hors des cas autorisés, "des services de sécurité vous bloquent", raconte encore l'expatrié, qui n'a pas encore pris le risque. En revanche, selon lui, ces services de sécurité "sont extrêmement violents" avec les Chinois qui tentent de sortir. De sa fenêtre, Philippe Uzan contemple donc une ville "vide". "C'est la ville fantôme d'il y a un mois. Cela n'a pas changé", décrit-il.
"Dans mes connaissances, pas une personne n'a été infectée"
Confiné à domicile, Philippe Uzan, consultant, ne travaille plus, et se montre peu optimiste quant à l'avenir de son activité. Les mesures adoptées par le gouvernement chinois pour compenser les arrêts d'activité "concernent plus les grosses entreprises", explique-t-il, "pour les petites entreprises comme la mienne, je ne pense pas qu'il y ait beaucoup de choses qui nous permettent de tenir".
Lors de ces rares sorties pour aller chercher de la nourriture, l'expatrié prend toutes les précautions possibles pour éviter toute contamination. "Quand je rentre, je désinfecte à l'alcool tous les objets qui ont touché l'extérieur. Je prends une douche, et je lave avec deux gouttes de javel tout ce que j'ai acheté. C'est le minimum pour éviter d'attraper quoique ce soit", énumère Philippe Uzan.
En revanche, "dans mes connaissances, pas une personne n'a été infectée", aussi bien du côté des Français que des Chinois, assure-t-il. Et Philippe assure ne pas avoir peur. S'il a bien pensé à quitter la ville, "ça me passe par la tête de temps en temps", il sait qu'il doit prendre son mal en patience. "Quoi qu'on fasse, il faut attendre la fin de la quarantaine".